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Toulouse : des arguments marketing au service de la vente de drogue

Les dealers de la ville rose usent des grands moyens pour séduire de nouveaux clients. Récemment aperçus sur les réseaux sociaux, ils travaillent aussi sur la qualité de leur packaging, et des offres promotionnelles pour faire le buzz.

Tous les moyens sont bons pour attirer les clients

De véritables commerciaux sont mis en avant pour susciter l’attention des consommateurs. Les trafiquants de drogue à Toulouse l’ont bien compris. Les réactions n’ont d’ailleurs pas tardé à tomber : au pied des immeubles, les habitants de la ville reconnaissent que les nouveaux produits qui circulent sont jolis… mais que beaucoup n’en comprennent pas vraiment l’utilité. Les dealers, pragmatiques, indiquent de manière innovante où ils peuvent dénicher leur came, au beau milieu de la nuit. C’est l’éclairage des coursives qui a été revu pour offrir de signalisation aux acheteurs.

Les dealers de Toulouse sont connus pour leurs approches originales ont l’habitude de se singulariser. Ces commerçants d’un autre genre avaient auparavant lancé le «Plan weed» au mois de novembre. A l’époque, les trafiquants avaient fait afficher l’adresse du 9 cheminement Edgard-Varèse, au Mirail, comme étant un commerce des plus classiques. Aujourd’hui, une balade à la Reynerie et à Bellefontaine montre des chemins fléchés, à l’attention des chercheurs de drogue. De la peinture renseigne sur les points de deal, à une régularité impressionnante. Dès la sortie du métro Bellefontaine, les acheteurs peuvent suivre des indications précises qui les mèneront à destination.

Si les tags sont régulièrement camouflés, ils ressurgissent très vite dans le paysage urbain. Le Tintoret en donne un bon exemple : d’imposants carrés blancs peints laissent deviner des inscriptions rappelant l’objet des fameuses recherches. Il s’agit aujourd’hui d’un supermarché à ciel ouvert, qui ne fait pas vraiment d’effort pour rester voilé. Parfois, les fameuses inscriptions sont complétées par des mentions de tarifs, et autres promotions exhibés dans les halls. Des sachets reconnaissables grâce à la mention « Varèse » qu’ils affichent, sont en circulation depuis quelques mois. Sur ces paquets, on peut lire «Mirail Université», tandis que d’autres affichent le grammage des contenus. D’autres tentent des rester discrets : les petits paquets sont à l’image de Batman, ce qui confond les acheteurs.

Un père de famille le reconnaît volontiers : «Si mon fils a ça dans sa chambre, je ne me méfie pas». Une révélation qui montre que les produits déguisés se fondent partout, sans éveiller les soupçons des forces de l’ordre. Plus impressionnant encore : les dealers ont conçu des cartes de fidélités et des jeux à gratter, qu’ils offrent à leurs consommateurs. D’autres goodies tels que les briquets, les feuilles à rouler et autres petits déguisements à l’effigie du Père Noël sont également en circulation.

La toile mise à contribution

Les réseaux sociaux ont vite rejoint le mouvement : les adresses Snapchat se retrouvent sur les murs, et permettent aux clients de trouver la localisation de leurs dealers. Pour accentuer le mouvement, des vélos ont fait leur apparition dans la ville. Ces moyens de locomotion, qui sont des objets volés, perfectionnent les offres de services que les trafiquants peuvent aujourd’hui proposer à leurs clients. Ces derniers retrouvent plus facilement les points de deal, avant de se fondre dans le métro. Si les acheteurs pensent ainsi pouvoir échapper aux forces de l’ordre, ces derniers restent aux aguets. Les saisies sont de plus en plus courantes, confirmant les actions des policiers toulousains contre le trafic de drogues.

Beaucoup pensent aujourd’hui que les trafiquants exercent sans être inquiétés. La police affirme cependant qu’elle surveille les guetteurs, et ont repéré leurs plaques. Si les actions semblent ne pas porter énormément de résultats, les forces de l’ordre affirment qu’il faudra encore beaucoup d’efforts pour démanteler ce vaste trafic. Un regain de sévérité est attendu de la part de la justice. Tant que les mesures ne seront pas assez dissuasives, il est certain que ce type d’activité continuera à évoluer.

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