La place de marché de l’appli JOOM, qui se spécialise dans la vente directe de produits chinois à des prix très compétitifs considère la France comme étant le pays le plus stratégique dans son objectif de défier Amazon Europe.
L’entreprise, lancée en Russie depuis 2016, propose plus de 10 millions de produits « made in china » en allant des smartphones jusqu’aux baskets, et elle aurait un milliard de dollars en valeur brute sur les marchandises au cours de cette année. Afin d’élargir son réseau local de distributeurs, JOOM a commencé a recruté des sociétés ainsi que des marques françaises. « Cela signifie que les commerçants français seront en mesure de vendre aux consommateurs français. La prochaine étape consistera à aider les marchands français à vendre leurs produits en Europe. Ensuite, nous ciblerons les marchands d’autres pays européens », déclare le PDG et cofondateur de JOOM, Ilya Shirokov, qui a donné une interview à Reuters à Paris. Il a également ajouté que « Si nous réussissons en France, nous réussirons en Europe ». Son objectif est de devenir « le choix numéro deux en France et en Europe après Amazon ».
JOOM, tout comme ses principaux concurrents Wish, basé aux Etats-Unis, et AliExpress, propriété du chinois Alibaba, peuvent proposer des prix assez bas en important des articles sans marques directement des fabricants chinois.
S’il vise la France, où il est présent depuis 2017, c’est avant tout parce que le pays est son marché européen qui marche le plus. En effet, l’Europe représente à elle seule, plus de 50% de la valeur brute des marchandises de l’application, suivie de près par la Russie qui détient 45 % des parts. Les acheteurs français font d’ailleurs partie des utilisateurs les plus actifs dans toute l’Europe étant que plus de 4 000 nouveaux utilisateurs s’inscrivent sur l’application tous les jours d’après le groupe. La France a aussi un goût particulier pour la mode, et pourtant, c’est l’un des marchés pour lequel JOOM est le plus fort, et c’est la même chose pour les secteurs des cosmétiques et des chaussures, selon Ilya Shirokov.
Le recrutement des commerçants français dans son répertoire permettra à cette société Russe d’assurer un service de livraison beaucoup plus rapide à ses clients, tandis que la marchandise française pourra aussi apporter plus de valeur. « Les consommateurs français veulent acheter des articles de marque qui sont stockés localement ou dans des pays voisins. Je pense que la vente de produits français dépassera celle des produits chinois dans environ un an », a estimé le PDG de JOOM.
Une question de réseau social
Le PDG Ilya Shirokov, qui a actuellement 37 ans a aussi cofondé le tout premier réseau social russe nommé “Moï Kroug” en 2005, et l’a par la suite vendu à Yandex, le moteur de recherche russe. Son application, a-t-il dit, offre aussi une sorte d’environnement de réseau social au sein duquel les marques peuvent avoir la possibilité de promouvoir leurs produits. « Tout ce que je touche se transforme en réseau social. C’est mon karma », a-t-il dit.