Depuis son lancement début avril, le Paycheck Protection Program (PPP), une initiative d’aide COVID-19 aux États-Unis qui fournit aux petites entreprises des prêts-subventions, a été accueilli avec beaucoup de demande et d’incertitude. Une enquête récente a indiqué que 75 % des emprunteurs déclarent être confus au sujet du programme.
« Nous cherchons à donner aux prêteurs les moyens de servir leurs emprunteurs et leurs clients de manière réellement proactive. »
– Keren Moynihan, Boss Insights
Afin de dissiper la confusion, une startup canadienne est intervenue pour aider. Boss Insights, une société SaaS basée à Toronto, a reconverti son logiciel insights existant pour lancer une nouvelle plateforme qui aide les prêteurs et les emprunteurs à naviguer dans les prêts PPP.
La nouvelle plateforme, appelée Boss CARES, couvre l’application, le suivi et le calcul de la remise des prêts PPP. Les emprunteurs peuvent connecter leurs systèmes comptables, financiers et de paie à la plateforme Boss Insights, tandis que les prêteurs peuvent consulter ces informations au niveau de l’entreprise et du portefeuille.
Grâce à une connexion aux données sur les salaires des petites entreprises, Boss Insights s’occupe de la conformité ainsi que de la composante de renonciation des prêts PPP.
Le 27 mars, les États-Unis ont promulgué la loi CARES (Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security Act). Cette loi vise à soutenir les petites entreprises pendant la pandémie actuelle. L’une des mesures de la loi est le PPP, un programme de près de 660 milliards de dollars US destiné à fournir aux petites entreprises américaines une aide de trésorerie pendant huit semaines par le biais de prêts garantis à 100 % par le gouvernement fédéral.
Selon les termes du programme, les entreprises disposent de huit semaines à compter du jour où elles reçoivent l’argent pour le dépenser afin que le prêt soit annulé. Cependant, le programme est devenu confus pour de nombreuses petites entreprises, car le gouvernement fédéral américain met continuellement à jour les directives existantes et en publie de nouvelles. C’est aux prêteurs, tels que les coopératives de crédit et les banques communautaires, qu’il incombe de calculer la remise de l’emprunteur sur le prêt PPP.
« Le calcul pour mettre cela en place est tellement compliqué, et nous l’avons automatisé », a déclaré Keren Moynihan, PDG de Boss Insights, à BetaKit.
« Avant COVID, il y avait 15 000 institutions financières qui prêtaient de 15 000 manières différentes. Aujourd’hui, il y en a plus de 5 400 [financial institutions] prêter dans un sens. [It is] l’équivalent d’un flash mob financier », a-t-elle ajouté.
RELATIVES : Deux équipes du nord de l’Ontario sélectionnées pour recevoir un financement dans le cadre du défi COVID-19 de Vale
Fondée en 2017, Boss Insights rassemble des données en temps réel sur les entreprises et fournit des informations aux start-ups, aux accélérateurs et aux investisseurs. M. Moynihan a déclaré à BetaKit que la première version de Boss CARES avait été créée en quatre jours seulement. Depuis lors, le gouvernement américain a publié de nombreux changements, et Mme Moynihan a déclaré que Boss Insights les a adoptés dans la semaine où ils ont été publiés.
« Nous cherchons à donner aux prêteurs les moyens de servir leurs emprunteurs et leurs clients de manière réellement proactive, et donc de passer d’une plate-forme ordinaire à un PPP [was] facile », a déclaré Moynihan à BetaKit.
« J’espère simplement que cela pourra inciter les gens au Canada à nous considérer aussi ».
La plateforme Boss CARES a été lancée fin avril avec la société informatique Oracle. La plateforme de Boss Insight comprend un portail auquel l’emprunteur et le prêteur peuvent accéder et qui rassemble automatiquement des données provenant de diverses sources pour vérifier le suivi en cours et l’éligibilité à la remise.
« J’espère simplement que cela pourra inspirer les gens au Canada à nous considérer aussi », a ajouté Mme Moynihan. Le PDG a noté que Boss Insights a estimé qu’il devait adopter l’approche consistant à trouver le succès en dehors du Canada avant de pouvoir s’étendre au niveau national.
RELATIVES : Le retard de la réglementation et la confiance des consommateurs freinent l’adoption de FinTech au Canada
Boss Insights est actuellement en train de lever un capital de départ de 2,8 millions de dollars canadiens, dont 30 % sont actuellement souscrits, a déclaré Moynihan à BetaKit. Elle a déclaré que le cycle a déjà obtenu un financement par emprunt de la Banque de développement du Canada, et qu’il y a également plusieurs investisseurs américains bloqués, qui attendent un investisseur principal.
Mme Moynihan a déclaré qu’elle pense que le Canada a cru en l’entreprise du point de vue des subventions, mais pas du point de vue du marché. De nombreux membres de la communauté technologique du Canada ont cité l’environnement réglementaire serré du pays comme l’un des principaux facteurs inhibiteurs de l’adoption de FinTech. Un rapport d’Ernst & Young datant de 2019 a révélé que l’adoption de FinTech au Canada est toujours à la traîne par rapport à la moyenne mondiale.
Le PDG de Koho, Daniel Eberhard, a déclaré à BetaKit au début de l’année dernière que l’environnement réglementaire au Canada a rendu beaucoup plus difficile la réussite d’une start-up Fintech, car les régulateurs ont donné la priorité à la gestion des risques plutôt qu’à la promotion d’un environnement concurrentiel.
M. Moynihan a déclaré que les banques canadiennes n’ont pas la « capacité systématique » de favoriser l’adoption de FinTech au Canada, cependant, Boss Insights est actuellement en pourparlers avec une grande banque canadienne.
« J’espère que l’esprit de collaboration se poursuivra après COVID », a déclaré M. Moynihan. « C’est la nécessité qui fait que les choses fonctionnent de cette façon. Nous sommes tous en train de nous regrouper pour trouver un objectif commun. »
Image reproduite avec l’aimable autorisation de Boss Insights.