Les pressions des autorités mondiales, et surtout américaines, incitent à l’avortement du lancement de la cryptomonnaie Libra par le géant des réseaux sociaux Facebook. Néanmoins, une nouvelle étape vient d’être franchie par le projet, puisqu’une phase de test est maintenant lancée. Cette dernière a pour objectif de prouver la viabilité de la monnaie numérique aux yeux des régulateurs financiers.
Elle permet également de mettre en évidence les éventuels axes d’amélioration nécessaires. C’est sur le réseau Testnet du portefeuille wallet de Zengo que cette démarche est réalisée. La technologie qui distingue cette solution permet notamment de faire bénéficier aux utilisateurs de la Libra d’une sécurité accrue.
Zengo, un environnement de test pour la Libra
Facebook avait annoncé la création d’un portefeuille wallet nommé Calibra pour les utilisateurs de sa cryptomonnaie Libra. La phase de test sur Zengo permet au projet d’étudier une nouvelle méthode de validation plus sécurisée et plus facile à déployer pour la future cryptomonnaie de Mark Zuckerberg.
Zengo, un portefeuille à chaud pour baser le développement du Calibra
Facebook a l’ambition de faire de sa Libra une monnaie virtuelle adoptée massivement par la population mondiale. Ce projet se heurte toutefois aux limites de sécurité démontrées par l’utilisation des clés privées. En effet, ces dernières ne mettent pas les utilisateurs à l’abri des vols ou de l’oubli de leurs mots de passe secrets. Or, les régulateurs américains et européens exigent une sécurité optimisée, ainsi que la transparence des transactions, pour réduire leurs inquiétudes.
Pour l’heure, la question de la volatilité de la Libra est presque résolue, puisque chaque token qui sera créé sera adossé à une valeur fiduciaire. Calibra détiendra ainsi des fonds répartis sur cinq devises pour garantir la stabilité de la monnaie virtuelle. La technologie développée par Zengo permettra, pour sa part, à éliminer les risques quant à son utilisation. Elle permet de garantir la protection des actifs numériques grâce au concept de validation multiple sans clé.
La Libra teste la validation multi-signatures sur Zengo
L’utilisation prévue de la Libra par des milliards de personnes dans le monde sera permise par son intégration dans des applications comme WhatsApp et Messenger. Ces dernières permettront d’envoyer et de recevoir les jetons de cryptomonnaies, comme toutes données numériques de musiques, vidéos ou textes. Un portefeuille wallet permettra de son côté de stocker les tokens et de contrôler la balance des soldes.
La gestion de la clé privée pour accéder aux fonds et valider les transactions se heurte néanmoins à certaines difficultés qui ne correspondent pas au projet d’adoption massive prévue. En effet, les utilisateurs devront utiliser des méthodes imparfaites, en stockant leurs clés et leurs adresses privées sur un portefeuille matériel, un disque dur ou à l’aide d’une phrase mnémotechnique inscrite sur un papier ou en léguant la garde du portefeuille à une société tierce. Ces méthodes ne sont pas à l’abri des vols, des pertes et de l’oubli des mots de passe. De plus, les sociétés de garde bénéficient d’un contrôle unilatéral des fonds et peuvent ainsi faire des dépenses frauduleuses.
Pour l’adoption en masse, Zengo propose un protocole par preuve de concept (PoC) pour éliminer la complexité de la gestion de la clé privée. Cette dernière est ainsi répartie entre le périphérique de l’utilisateur et son serveur. Ainsi, le risque des dépenses unilatérales est supprimé. C’est donc une solution plus conviviale et plus sécurisée pour utiliser la Libra.
Déroulement de la procédure de test de la Libra avec Zengo
L’implémentation de la prise en charge de la cryptomonnaie de Facebook sur l’API du portefeuille Zengo est basée sur l’utilisation d’un principe de Seuil de Signature (TSS). Ce protocole divise la responsabilité de la clé privée entre plusieurs parties.
Un portefeuille sans code secret pour mieux sécuriser la Libra
Ainsi, l’utilisateur et le serveur disposent chacun d’une partie du secret pour valider numériquement chaque transaction, sans être obligé de divulguer leurs parts. Les requêtes sont également portées par une couche de réseau générique Multi-Party Computation ou MPC pour sécuriser les dialogues. L’intégration a été notamment facilitée par le code commun utilisé pour le développement de la Libra et de Zengo. Durant chaque requête d’accès aux fonds, le serveur du portefeuille prend uniquement le rôle de co-signataire dans le partage de la validation, puisque le code de la cryptomonnaie contient déjà un composant client de l’API.
A la fin de l’appel du protocole PoC, une clé ayant deux parties est générée automatiquement, dont une partie clé publique partagée qui permet de créer une adresse de portefeuille Libra. Pour cette phase de test, le réseau testnet de la cryptomonnaie utilise uniquement le TSS, même si d’autres solutions peuvent encore être étudiées. Cette phase permet l’envoi et la réception de tokens Libra, mais les fonds actuels restent pour l’instant sans valeur réelle.
Les utilisateurs qui veulent participer au test peuvent télécharger et installer l’application Zengo sur leur iPhone. Une version pour android est en cours de conception. Durant cette période de test, le réseau sera fréquemment mis à jour, impliquant une réinitialisation des données de soldes et de l’historique des transactions.