Cela survient à un moment où les entreprises technologiques telles que Google et Facebook font face à des critiques internationales pour ne pas partager leurs revenus avec les agences de presse malgré l’utilisation de leur contenu.
L’autorité française de la concurrence a infligé au géant de la recherche Google une amende de 500 millions d’euros pour non-respect des ordres d’engagement avec les éditeurs d’informations du pays sur une compensation pour l’utilisation de leur contenu d’actualités.
L’agence de presse AFP et les éditeurs de presse APIG et SEPM avaient déposé une plainte contre Google en 2019 pour avoir refusé de payer des organes de presse pour avoir affiché leur contenu dans ses résultats de recherche.
La directive européenne sur les droits voisins, introduite dans le droit français en 2019, oblige les entreprises technologiques telles que Google et Facebook à partager leurs revenus avec les éditeurs de nouvelles pour l’utilisation de leur contenu en ligne.
En avril 2020, Google a été sommé d’entamer des négociations de bonne foi avec les éditeurs français à la suite de la plainte.
Cependant, l’AFP, l’APIG et la SEPM accusent Google de ne pas avoir eu de véritables discussions avec eux pour trouver un terrain d’entente sur les rémunérations. Les trois organes de presse ont porté l’affaire devant l’autorité de la concurrence en septembre 2020 et l’amende de 500 millions d’euros a été annoncée aujourd’hui (13 juillet).
« Nous avons agi de bonne foi tout au long du processus. L’amende ignore nos efforts pour parvenir à un accord et la réalité du fonctionnement des informations sur nos plateformes », a déclaré à Reuters un porte-parole de Google.
Google a indiqué vouloir « tourner la page d’un accord définitif » et qu’il tiendra compte des retours de l’autorité pour adapter ses offres.
Isabelle de Silva, présidente de l’Autorité de la concurrence, a déclaré que la sanction tient compte de la « gravité exceptionnelle des manquements constatés » et du retard causé par Google dans l’application de la loi sur les droits voisins.
La loi sur les droits voisins avait pour but de mieux prendre en compte la valeur du contenu des éditeurs et des agences de presse qui figure sur les plateformes, a-t-elle précisé.
« Lorsque l’autorité décrète une obligation pour une entreprise, elle doit s’y conformer scrupuleusement, tant dans l’esprit que dans la lettre. Ici, ce n’était malheureusement pas le cas », a-t-elle ajouté.
L’APIG, qui représente les principaux organes d’information français dont Le Figaro et Le Monde, a signé un accord-cadre avec Google plus tôt cette année, selon Reuters. Il est entendu que l’accord est désormais en attente de la décision antitrust.
Des documents consultés par Reuters montrent que Google a accepté de payer 76 millions de dollars à 121 éditeurs de presse français sur trois ans pour mettre fin à la ligne du droit d’auteur.
Google pourrait faire face à des amendes supplémentaires pouvant aller jusqu’à 900 000 € par jour s’il ne fait pas de propositions dans les deux prochains mois sur la façon dont il dédommagera les sociétés d’information françaises pour leur contenu.