Le programme Prime d’Amazon bénéficie actuellement de plus de 100 millions d’abonnés. Ces derniers profitent de l’option gratuite de livraison en un jour, qui a engagé une dépense de plus de 730 millions de dollars au géant de l’e-commerce. Le chiffre d’affaires de la firme de Seattle a augmenté de 37% grâce à ces abonnements à 108 € par an.
Néanmoins, les autres acteurs de la livraison à domicile se sont également mis comme objectif de livrer le jour même. Pour réduire les délais de livraison à quelques heures, Amazon a décidé d’apporter de l’innovation dans ses centres de distribution, en utilisant des entrepôts à plusieurs étages. C’est à Seattle, dans un entrepôt de trois étages que la firme a initié cette nouvelle stratégie de distribution.
Amazon investit dans des centres de distribution étagés pour livrer en quelques heures
Pour réduire encore plus ses délais de livraison, Amazon doit diminuer son éloignement par rapport à ses abonnés. Le principal obstacle à l’installation des centres de tri dans les zones urbaines se heurte cependant à un grand obstacle. En effet, les entrepôts de plain-pied s’étendent sur plusieurs hectares et ne peuvent ainsi être établis qu’en banlieue ou dans les zones périphériques. Au cœur des villes, la rareté des terrains disponibles impose ainsi d’envisager les structures à étages.
Amazon, des délais de livraison plus courts depuis des entrepôts à étages
Le géant de l’e-commerce Amazon est le premier à signer un bail pour la location d’un entrepôt à étages aux USA. C’est dans la ville de Seattle que cet innovant centre de traitement de commandes apparaît pour la première fois dans le pays. En effet, bien que ces infrastructures immobilières soient déjà depuis longtemps répandues dans les pays démontrant de fortes concentrations démographiques, comme en Asie et en Europe, elles n’ont pas encore fait leur apparition aux Etats-Unis.
C’est notamment dû à la course dans laquelle se sont engagés les acteurs de la distribution pour augmenter le volume des colis qu’ils livrent en moins de 24h, que cette solution est en train d’être déployée. Ces bâtiments peuvent en effet être plus facilement intégrés aux paysages urbains, puisqu’ils prennent moins de place en termes d’occupation foncière. En étant implantés au cœur des villes, ces centres de traitement vont également être rapprochés des destinataires des colis, pour que ceux-ci puissent être livrés plus vite, dans la journée.
Actuellement, comme la majorité des points de distribution d’Amazon sont situés loin des centres-villes, les véhicules de livraison doivent parcourir plusieurs kilomètres avant d’atteindre l’entrée des zones urbaines. Ils doivent également souvent faire face à des rues embouteillées, qui prolongent encore plus les durées de livraison.
Le nouvel entrepôt à étages d’Amazon, une infrastructure moderne
Le nouvel entrepôt d’Amazon situé à Seattle dispose de trois étages et permettra à la firme d’y bénéficier de 46 000 mètres carrés. 10 000 mètres carrés restants seront par ailleurs occupés par Home Depot. A travers cette location, ce dernier pourra livrer 90% de ses commandes en 24 heures, voire moins.
Les deux premiers niveaux dévoilent deux entrepôts empilés l’un sur l’autre. Le bâtiment dispose d’une rampe pour permettre aux poids-lourds d’atteindre les quais de chargement du deuxième étage depuis la zone de transit. Des monte-charges qui peuvent soulever des chariots élévateurs sont également installés pour faciliter la manutention des colis. Le troisième étage sera quant à lui dédié à des activités de bureau et est accessible grâce à des monte-charges et des ascenseurs. Cette infrastructure a été construite par Prologis, l’une des plus grandes sociétés de location d’entrepôts et de bâtiments industriels dans le monde, proposant près de 73 millions de m².
Amazon et les autres distributeurs motivent les promoteurs à construire plus d’entrepôts étagés
En dehors d’Amazon, Walmart, Home Depot et Target, ainsi que d’autres distributeurs se lancent dans la course de la livraison en quelques heures. Dans cette optique, les entrepôts de plain-pied deviennent obsolètes, car il est essentiel de disposer de centres de traitement situés au cœur même des villes, à quelques minutes des clients à livrer. Cependant, si les entrepôts à étages se présentent comme les solutions les plus pratiques, ils sont également les plus coûteux. C’est d’ailleurs pour cela que les promoteurs se sont montrés depuis longtemps réticents à y investir, bien qu’ils peuvent y engranger jusqu’à 30% de loyers supplémentaires par rapport aux modèles de plain-pied.
Pour l’entrepôt que la firme de Jeff Bezos loue à Seattle, Prologis a en effet dû investir près de 2 300 euros / m², contre 1 130 euros/m² pour un modèle sans étage dans le même quartier. La différence de coût réside dans la nécessité de construire une structure pouvant supporter de gros poids-lourds chargés. Il s’avère néanmoins qu’Amazon puisse amortir facilement ces coûts de loyer élevés, grâce à la réduction des frais de transport et de main-d’œuvre, découlant de la proximité des clients.
Trois entrepôts à étages sont ainsi en construction à New York, financés par Goldman Sachs. Dans cette ville, 460 000 m² d’entrepôt sont en cours de construction, par rapport aux 830 000 m² dont y a besoin le secteur de la distribution. Néanmoins, avant de multiplier ce type de projet, la plupart des promoteurs immobiliers ont besoin d’être rassurés quant à l’existence d’autres débouchés pour ce type de bien.