Les médias américains ont encore une fois annoncé une mauvaise nouvelle pour Uber. Comme le 2nd trimestre, le T3 aussi se solde par un bilan négatif. Les pertes sont évaluées à près d’un milliard de dollars pour ce 3ème trimestre et les prévisions ne présagent rien de bon.
La perte ajustée avant intérêts, impôts et amortissements est évaluée à 592 millions de dollars, contre 614 millions de dollars au trimestre précédent et à 1,02 milliard de dollars il y a un an. Si on se focalise sur les chiffres, la situation semble en effet s’arranger, car la société privée a connu une augmentation de 20% par rapport au trimestre précédent. Cela n’est pourtant pas suffisant pour rassurer tout le monde et surtout les investisseurs, car cette augmentation est en baisse quand même par rapport à 2017. Plus concrètement, son chiffre d’affaires pour le trimestre s’est élevé à 2,95 milliards de dollars, soit une augmentation de 5% par rapport au trimestre précédent et de 38% par rapport à l’an dernier. Cela s’est traduit par une augmentation de 63% des revenus du deuxième trimestre si l’on compare à la même période de l’année passée.
La société est actuellement évaluée à 76 milliards de dollars américains. L’annonce de la future introduction en bourse de Uber étant prévue pour 2019, met aussi la pression à la société de vite réaliser des bénéfices au cours de ce dernier trimestre 2018. Pour cela, le service de mobilité prévoit d’étendre ses activités et de se lancer dans le transport de marchandises, aux vélos électriques et aux scooters, afin de compenser le déclin de l’activité de transport. Aussi, Uber envisagerait même de devenir une firme publique, comme son principal concurrent Lyft. Quelques pistes suggèrent aussi une probable fusion avec ses rivaux en Inde et au Moyen-Orient. En espérant que toutes ses extensions d’activité vont permettre de rassurer les investisseurs et oublier les pertes accumulées ces deux dernières années (en tout 4,5 milliards de dollars de perte en 2017 et 2,5 milliards de dollars jusque-là pour 2018). Ceci a été confirmé par Nelson Chai, CFO d’Uber : « Dans la perspective d’une introduction en bourse et au-delà, nous investissons dans la croissance future de notre plateforme, notamment dans les secteurs de l’alimentation, du transport de marchandises, des vélos assistés et des scooters, ainsi que sur les marchés à fort potentiel en Inde et au Moyen-Orient, où nous continuons à renforcer notre leadership position ».
Pour définitivement tenter de rassurer les investisseurs, Uber a annoncé publiquement pour la première fois les chiffres concernant Uber Eats (un service de livraison de plats chauds déjà actif), durant le T3 2018. Le service aurait alors représenté 2.1 milliards de dollars de commande de juillet jusque fin septembre. Un véritable exploit, car cela représente 150% de plus que l’année passée. Dans cet élan, la société a donc affirmé vouloir étendre cette activité encore plus, dans le but de cibler plus de 70% de la population américaine. Selon le Wall Street Journal, le dirigeant d’Uber, Dara Khosrowshahi, la grande firme américaine prévoit de cibler une valeur de marché de 120 milliards de dollars sur l’offre publique initiale. En espérant que les choses s’améliorent jusque-là.