Une nouvelle enquête du Conseil canadien des innovateurs (CCI) estime qu’environ 39 000 entreprises canadiennes du secteur des technologies de l’information et des communications ne sont actuellement pas admissibles à la subvention salariale de 75 % du gouvernement fédéral, annoncée pour la première fois fin mars.
Quatre-vingt-deux pour cent des PDG de sociétés technologiques canadiennes interrogés prévoient des licenciements dans les semaines à venir.
Sur les 651 PDG interrogés par la CCI, 94 % ont déclaré que leur entreprise ne serait pas éligible à la subvention en raison des critères de revenus.
Selon les conditions actuelles du programme de subvention, les entreprises sont éligibles si elles peuvent démontrer qu’elles ont connu une baisse de 30 % de leurs revenus d’une année sur l’autre (YoY) par rapport à la même période de l’année 2019, en raison de COVID-19.
La CCI a mené l’enquête juste après que le ministre des finances Bill Morneau ait annoncé plus de détails sur le programme le 1er avril. L’enquête a été menée auprès de PDG de petites et moyennes entreprises du secteur canadien des technologies de l’information et des communications, qui comprend le SaaS, le commerce électronique, les services et le conseil en TI et le matériel informatique.
« Sans avoir droit à la subvention salariale, des licenciements auront lieu », a déclaré un PDG non identifié qui a participé à l’enquête.
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Les PDG interrogés ont déclaré qu’ils ne mesuraient pas une baisse de l’activité des entreprises par une perte de revenus. Au contraire, ils suivent les activités comme les heures facturables et les créances, les unités expédiées, les réservations brutes, les nouveaux abonnés nets, les revenus mensuels récurrents ou la perte d’abonnés.
L’enquête de l’ICC a également révélé qu’un pourcentage stupéfiant de 40 % des PDG canadiens du secteur technologique interrogés ont déjà licencié des employés depuis le début de la pandémie, et 82 % des PDG du secteur technologique canadien prévoient des licenciements dans les semaines à venir.
« Sans cette subvention, nous devrons licencier des personnes talentueuses et hautement qualifiées qui ne sont pas en mesure de travailler en raison de la situation actuelle », a déclaré un autre participant non identifié, cité dans le rapport.
« En outre, notre chemin vers le marché sera considérablement ralenti et la croissance de l’entreprise sera en grande partie bloquée. Cette subvention salariale peut nous permettre de conserver notre équipe, qui comprend des talents spécialisés difficiles à trouver. Nous aurons besoin de savoir rapidement et d’avoir une certaine certitude, car nous sommes sur le point de licencier du personnel la semaine prochaine », ont-ils ajouté.
Au total, seuls six pour cent des personnes interrogées ont déclaré qu’elles seraient en mesure de satisfaire au test d’éligibilité et de démontrer une baisse de 30 % des revenus de l’entreprise par rapport à l’année précédente, dont 39 provenaient d’extensions d’activité et trois de start-ups.
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Le rapport de la CCI intervient également au moment où la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) publie les résultats de sa propre enquête sur la subvention salariale. Le rapport de la FCEI a révélé que 37 % de toutes les petites entreprises canadiennes, au-delà des TIC, ne pensent pas que la subvention les aidera. Sur ces 37 %, 21 % se disent inquiets de ne pas pouvoir prouver la baisse de 30 % des revenus nécessaires pour y avoir droit.
« Il semble que l’accent devrait être mis sur la préservation des emplois et si les emplois existaient avant la crise et que l’entreprise maintient ces personnes au travail, elles devraient être soutenues jusqu’à la fin de l’été », a déclaré un autre PDG anonyme dans le cadre du rapport de l’enquête. « Il semble que ces 30 % soient arbitraires et, à bien des égards, qu’ils ne permettent pas de comprendre les réalités des entreprises canadiennes à différents stades et dans différentes configurations ».
La publication du rapport fait suite à la soumission par la CCI de recommandations au gouvernement fédéral qui suggèrent au gouvernement d’élargir les critères d’éligibilité à la subvention afin de mieux soutenir le secteur technologique du pays. Les entreprises de Waterloo se sont également regroupées pour implorer le gouvernement de procéder à des changements similaires.
Source de l’image Rafale