Total a annoncé mardi avoir vendu en Afrique et en Asie pour 400 millions de dollars d’actifs. Ces opérations s’intègrent dans son programme de cession de 5 milliards $ d’actifs, prévu jusqu’à la fin de l’année. Le groupe pétrolier français indique que la vente a concerné des actifs non-stratégiques, touchant les secteurs du Marketing & Services et de l’Exploration-Production.
Après plusieurs années marquées par une longue série d’acquisitions, il est contraint de recadrer sa politique suite au repli de ses résultats du deuxième trimestre 2019. Entre autre, elle mise sur la réduction de ses factures via la cession de certaines activités qui risquent d’être peu rentables face à la diminution des cours du brut.
Total déleste son portefeuille d’activités d’exploration-production
Depuis 2016, le pétrolier français a dépensé plus de 20 milliards $ pour garnir son portefeuille d’exploration-production. Cependant, le recul de 7% des cours de l’or noir a pénalisé le groupe. Celui-ci a affiché une chute de 19% de son chiffre d’affaires, soit 2,9 milliards $, au terme du premier trimestre 2019. D’autre part, la baisse de 17% des prix du gaz et la baisse de la demande ont également affecté ses résultats.
Compte tenu de la situation, Total prévoit de céder pour 5 milliards $ d’actifs, en vue d’investir dans des projets moins onéreux. En Afrique, les activités récemment vendues sont situées au Libéria et en Sierra Leone et ont été cédées à Conex Oil & Gas Holdings Ltd. Selon un communiqué émis par le pétrolier, ces activités concernent un réseau constitué de 63 stations-services, des infrastructures commerciaux, d’importation et d’entreposage.
En Asie, le groupe a vendu sa filiale Total E&P Deep Offshore Borneo BV de Brunei à son concurrent Shell. Cette cession inclut notamment une participation de 86,95% dans le bloc offshore CA1.
Total en quête d’investissements peu coûteux et plus rentables
Pour 2019, les bénéfices nets de Total ont été de 11,27 milliards $, soit une baisse de 2%. La chute des cours du brut et du gaz l’oblige ainsi à céder certains de ses actifs pour préserver la rentabilité de ses activités d’exploration-production. Les ventes prévues par le groupe risquent cependant d’être difficiles, car de nombreuses compagnies pétrolières concurrentes, comme Exxon, Chevron et BP, annoncent aussi vouloir vendre certaines de leurs activités.
L’année dernière, le groupe avait déjà cédé pour 260 millions d’euros sa participation de 30% dans un réseau de pipelines Trapil. Il a également vendu dix de ses sites de la Mer du Nord pour 635 millions $ à Petrogas Neo UK. A noter que les ventes prévues dans cette région concernent 1,5 milliards $ d’actifs.
En parallèle, Total avait conclu un accord avec Occidental pour racheter des actifs Anardako situés en Afrique. En effet, le pétrolier français a annoncé le maintien de sa répartition budgétaire, incluant des investissements organiques de 14 milliards $.