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Le commissaire à la protection de la vie privée affirme que la société de reconnaissance faciale Clearview AI a violé les lois canadiennes sur la protection de la vie privée


Un nouveau rapport du commissaire fédéral à la protection de la vie privée et de trois homologues provinciaux affirme que Clearview AI, une entreprise américaine qui offre des logiciels de sécurité biométrique, a illégalement violé les droits à la vie privée des Canadiens.

Michael McEvoy a qualifié la collecte et la vente de données biométriques par Clearview AI de «profondément troublantes».

Le rapport fait suite à une enquête de plusieurs mois sur Clearview AI menée par le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada (CPVP) et les autorités de protection de la vie privée de l’Alberta, de la Colombie-Britannique et du Québec. L’enquête a révélé que la société basée à New York avait recueilli «des informations biométriques extrêmement sensibles à l’insu ou sans le consentement des individus».

«Il est inacceptable et profondément troublant qu’une entreprise crée une base de données géante de nos données biométriques et la vende à des fins lucratives sans reconnaître sa nature envahissante», a déclaré Michael McEvoy, commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de la Colombie-Britannique, dans un communiqué.

La technologie de Clearview AI permet aux utilisateurs de prendre une photo d’une personne, et si la photo correspond à un visage dans sa grande base de données d’images, l’entreprise peut être en mesure de fournir des informations sur cette personne, y compris les noms.

Plusieurs corps policiers au Canada ont publiquement admis avoir utilisé les services de Clearview. En février, la GRC a confirmé qu’elle utilisait également la technologie de Clearview AI dans le cadre de ses enquêtes sur l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. Une deuxième enquête menée par le commissaire fédéral à la protection de la vie privée examine comment la GRC a utilisé la technologie de Clearview.

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Les commissaires ont affirmé que la collection d’images et de réseaux de reconnaissance faciale biométrique de Clearview représentait une surveillance de masse d’individus par une entité privée. Le rapport indique également que les actions de Clearview créent un risque de «préjudice important» pour les personnes dont les informations ont été collectées ou partagées.

Le rapport préliminaire des commissaires publié en 2020 recommandait à Clearview de cesser d’offrir ses services de reconnaissance faciale aux clients canadiens, de cesser la collecte, l’utilisation et la divulgation d’images et de réseaux faciaux collectés auprès de Canadiens et de supprimer les images de personnes au Canada.

Au cours de l’été, Clearview a annoncé qu’elle n’offrirait plus ses services de reconnaissance faciale au Canada, suite au lancement des deux enquêtes sur ses pratiques. Cependant, le CPVP a déclaré que Clearview «n’était pas d’accord» avec les conclusions de l’enquête et n’a pas «démontré sa volonté» de suivre ses autres recommandations.

«Si Clearview maintient son refus, les quatre autorités poursuivront d’autres actions disponibles en vertu de leurs lois respectives pour mettre Clearview en conformité avec les lois canadiennes», a déclaré le CPVP.

Source de l’image Wikimedia Commons.

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