Paiements Canada a choisi son deuxième fournisseur de solutions pour le prochain système de paiement en temps réel du pays. En réponse aux nouvelles, les FinTech canadiennes adoptent une approche attentiste pour savoir si elles pourront directement participer au nouveau système.
Interac Corp. a été choisie comme fournisseur de solutions d’échange pour le train en temps réel (RTR). Prévu pour être lancé en 2022, RTR se compose de deux composants: un composant de compensation et de règlement et un composant d’échange. Vocalink, propriété de Mastercard, a été sélectionnée l’année dernière pour exploiter la composante de règlement.
Le Canada est depuis longtemps à la traîne par rapport à des marchés similaires en matière d’innovation en matière de paiements; plus de 54 autres pays dans le monde utilisent déjà un système RTR.
Système de paiement en temps réel conçu pour moderniser l’infrastructure de paiement de base du Canada, le RTR permettra l’envoi et la réception des paiements en quelques secondes. Le système sera exploité par Paiements Canada et réglementé par la Banque du Canada. L’idée derrière RTR est de créer un système de paiement rapide, sécurisé et flexible pour permettre l’innovation.
Interac pourrait être considéré comme un choix naturel pour Paiements Canada lorsqu’il s’agit de créer l’échange. Interac est sur le point d’utiliser la technologie déjà existante derrière son service de transfert électronique Interac pour créer la composante d’échange du RTR du Canada. Le Virement Interac est actuellement utilisé quotidiennement par des millions de Canadiens et se connecte à près de 300 institutions financières au pays.
Tracey Black, présidente et chef de la direction de Paiements Canada, a qualifié Interac de «partenaire bien adapté» pour soutenir le lancement du nouveau système de paiement en temps réel du Canada. Elle a souligné les investissements importants d’Interac dans l’infrastructure, les services et la connectivité existante aux institutions financières, qui, selon elle, permettront l’adoption rapide des paiements en temps réel au Canada.
«Le train en temps réel sera la base pour des paiements plus rapides et riches en données et agira comme une plate-forme pour l’innovation», a déclaré Black. «Les participants au système de paiement seront en mesure de se connecter et de développer de nouvelles façons passionnantes pour les Canadiens de payer des biens et des services, de transférer de l’argent et de mieux concurrencer à l’échelle nationale et internationale.
Bien que le Canada s’efforce de moderniser son infrastructure de paiement ces dernières années, le pays est depuis longtemps en retard par rapport à d’autres marchés similaires en matière d’innovation en matière de paiements; plus de 54 autres pays dans le monde utilisent déjà un type similaire de système RTR. Le projet RTR a débuté en 2015 avec des consultations impliquant plus de 100 organisations au sein de l’écosystème des paiements.
Parmi ces organisations, il y a les startups FinTech canadiennes, qui ont fait face à de nombreux obstacles en essayant de commercialiser des produits compétitifs, notamment en obtenant des licences bancaires et en éloignant les clients des grandes banques.
La façon dont le choix de travailler avec Interac affectera les FinTech canadiennes n’est pas claire. À l’heure actuelle, les startups FinTech ne peuvent pas accéder directement aux rails de transfert électronique, qui est la méthode peer-to-peer (P2P) au Canada. Historiquement, le système d’Interac a été plus facilement accessible pour les titulaires traditionnels comme les cinq grandes banques.
«Si Interac s’ouvre, cela pourrait fonctionner, mais leur bilan n’est pas encourageant.»
Un membre de la communauté FinTech canadienne a déclaré à BetaKit que si Interac choisit d’adopter une politique équitable et un cadre de paiement qui inclut les FinTechs au lieu de maintenir le statu quo, cela pourrait être une étape positive pour les startups. «Si Interac s’ouvre, cela pourrait fonctionner, mais leur bilan n’est pas encourageant», a déclaré la source.
Paiements Canada s’est efforcé de sécuriser son fournisseur de services de change au cours de la dernière année, soulignant en novembre qu’il en était aux dernières étapes du processus d’approvisionnement des fournisseurs. Une source au courant du partenariat a déclaré à BetaKit que, bien qu’Interac soit un choix naturel pour être le fournisseur choisi, Paiements Canada a dû faire pression sur l’entreprise de paiement pour qu’elle signe l’accord. Selon la source, Interac a retardé le processus, «faisant glisser [its] pieds », jusqu’à ce que Paiements Canada annonce son intention de travailler avec une autre société pour construire la composante d’échange.
Le RTR est l’un des éléments de la modernisation du système de paiement du pays. Des consultations sont également en cours concernant l’open banking, qui incluent également les opérateurs historiques et les startups. La banque ouverte fait référence à un cadre dans lequel les consommateurs et les entreprises peuvent autoriser des prestataires de services financiers tiers à accéder à leurs données de transactions financières via des canaux en ligne sécurisés, ainsi que fournir des prestataires de services financiers tiers autorisés à effectuer des paiements en leur nom, via des API.
De nombreuses sources au courant des consultations ont exprimé leur frustration à BetaKit à propos du processus de consultation bancaire ouverte, l’une d’entre elles le qualifiant même de «perte de temps massive». Les sources ont indiqué que les signaux qui ressortent des consultations sont que la Banque du Canada va suivre l’exemple des cinq grandes banques plutôt que de travailler avec des sociétés financières innovantes pour créer de nouvelles technologies, infrastructures et processus.
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