Profitant de la facilité d’influencer la population avec les réseaux sociaux, le gouvernement de la Chine continentale a mis en place un réseau de comptes Facebook et Twitter. Ces derniers ont permis à l’autorité centrale de faire circuler des fausses informations pour discréditer les partis pro-démocrates de Hong Kong et diviser le mouvement.
La firme de Mark Zuckerberg est notamment sur le qui-vive depuis le scandale de la Cambridge Analytica dans laquelle les données de 80 millions d’utilisateurs avaient été détournées dans le cadre de la campagne présidentielle de Donald Trump. Le géant avait notamment été sanctionné d’une amende historique de 5 milliards de dollars par la FTC. Facebook a également vu sa réputation entachée depuis 2018, par des flux massifs de fake news et le piratage de 29 millions de comptes au mois de septembre.
Facebook lutte contre les faux comptes dans son réseau
Ayant déjà subi de nombreuses critiques par rapport à son manque de contrôle sur les activités des comptes de son réseau, Facebook décuple de vigilance. L’importance de l’influence mondiale de la firme se base en effet sur le nombre de ses utilisateurs s’élevant à plus de 2,5 milliards dans le monde.
En Europe, l’application du Règlement Général sur la Protection des Données est effective depuis le 25 mai 2018 pour protéger la vie privée et la sécurité des utilisateurs. La lutte contre la diffusion de fake news est devenue une politique de tous les jours pour les géants des réseaux sociaux.
A Hong Kong, des millions de comptes Twitter et Facebook sont supprimés
C’est dans le but de réprimer les manifestations monstres et le mouvement pro-démocrate hongkongais que les autorités de Pékin ont utilisé l’influence des réseaux sociaux. Twitter a notamment déclaré avoir identifié 936 comptes qui menaient des campagnes d’influence autour des manifestations.
Les messages diffusés par ces faux comptes, lesquels ont été supprimés, dévoilaient une certaine coordination, afin de discréditer les positions politiques des partis pro-démocrates, ainsi que leur légitimité. L’ampleur des messages permet au gouvernement central de la Chine continentale de diviser l’opinion au sein des manifestants de Hong Kong, mais également de diffuser des informations erronées aux yeux des observateurs internationaux.
Parmi ces derniers, les USA scrutent en effet minutieusement le déroulement des manifestations et des mesures de répressions adoptées par Pékin, pour mettre en place des pressions supplémentaires dans le cadre de la guerre commerciale.
Facebook et Twitter, des canaux internationaux pour les actualités chinoises
Grâce aux réseaux sociaux, le monde entier suit avec intérêt le déroulement des événements de Hong Kong, dans le cadre de la protection des droits de l’homme et le respect de la démocratie. En effet, la ville est une région à administration spéciale depuis sa rétrocession par les Britanniques en 1997. Les manifestants réclament actuellement le respect des libertés qui découlent du statut spécial de la localité, dont la mise en place d’un suffrage universel. Il demande également l’arrêt des tentatives d’ingérence de Pékin dans les affaires politiques et législatives de Hong Kong.
D’ailleurs, la démission du chef de l’exécutif du gouvernement local Carrie Lam, qui est accusée d’être à la solde de Beijing, fait également partie des réclamations des manifestants. Pour déstabiliser l’opinion publique, Pékin a également coordonné sept pages Facebook, cinq comptes et trois groupes, lesquels ont été supprimé par la firme californienne.
L’influence de Facebook et des réseaux sociaux à Hong Kong et dans le monde
Les opérations menées par le gouvernement de Pékin, pour utiliser Facebook et Twitter contre le mouvement pro-démocrate hongkongais, reflètent l’influence de ces derniers.
Pékin contourne son Great Wall pour utiliser les technologies numériques occidentales
La Chine continentale a érigé la barrière numérique du Great Wall pour garder les réseaux sociaux occidentaux à distance, mais Hong Kong pour sa part y a accès. En effet, Facebook est interdit en Chine depuis 2009. Pour pouvoir mettre ces campagnes en place malgré les restrictions géographiques, les autorités de la Chine continentale ont débloqué des adresses IP pour l’occasion. D’autres comptes ont également été créés grâce à l’utilisation de proxy VPN et sont gérés par des agents de la République Populaire de Chine.
La campagne massive menée par cette dernière a notamment constitué près de 200 000 comptes Twitter, qui ont été désactivés avant d’atteindre un large public. Pour sa part, Facebook a également détecté 15 500 comptes chinois en relation avec les groupes et les pages supprimés.
Facebook investit massivement dans la lutte contre la désinformation
Critiqué dans les scandales précédents pour son manque de réactivité contre les campagnes de désinformation, Facebook doit protéger sa réputation. Afin de ne pas subir les foudres des organismes qui œuvrent pour la protection des droits de l’homme, le géant des réseaux sociaux a consacré un budget spécial dans le développement de technologies utilisant l’intelligence artificielle pour analyser les flux d’informations qui transitent sur son réseau et y supprimer celles qui sont malveillantes ou erronées.
En plus de ces systèmes de traitement des données, la firme dédie également une division entière à la détection des éventuelles campagnes de déstabilisation. La surveillance inclut la plateforme Facebook, mais également Instagram et Messenger. Pour une efficacité accrue, la firme a également mis en place depuis le 15 août un système qui permet aux utilisateurs de dénoncer des publications, des comptes, des pages et des groupes qui diffusent des fake news ou qui incitent à la violence.