Plusieurs milliers de personnes ont défilé dans toute la France pour dénoncer la situation du navire humanitaire.
Mobilisées pour « sauver les sauvetages » : plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées samedi en France et en Europe pour dénoncer la situation de l’Aquarius, navire humanitaire privé d’immatriculation, et soutenir les opérations de secours aux migrants en Méditerranée. Dans une soixantaine de villes de France mais aussi à Bruxelles, Berlin, Madrid et Palerme, des manifestants vêtus en orange, couleur de l’Aquarius, se sont réunis pour réclamer « un pavillon pour l’Aquarius », « sauver le sauvetage en mer » et dénoncer « l’inaction criminelle » des gouvernements européens, à l’appel de l’association SOS Méditerranée.
Dernier navire humanitaire présent en Méditerranée centrale, l’Aquarius est bloqué à quai à Marseille, faute d’immatriculation. Après Gibraltar en août dernier, les autorités maritimes panaméennes ont annoncé qu’elles allaient lui retirer son pavillon pour « non-respect » des « procédures juridiques internationales » concernant le sauvetage de migrants en mer.
Forte mobilisation à Marseille
La mobilisation a été la plus forte à Marseille, siège de l’association SOS Méditerranée, avec entre 3.500 (police) et 10.000 (organisateurs) personnes réunies sur le Vieux-Port, au lendemain d’une opération coup de poing d’une vingtaine de militants identitaires qui ont envahi les locaux de l’ONG et déployé une banderole l’accusant d’être « complice du trafic d’êtres humains ». A Paris, entre un millier (police) et 10.000 (organisateurs) se sont rassemblées place de la République.
Ils étaient également environ 2.000 à Montpellier et 1.100 à Toulouse, selon les organisateurs, entre 400 (police) et 700 (organisateurs) à Saint-Etienne, et plus de 600 à Rennes, 250 à Bordeaux et Lille, 200 à 300 à Biarritz, 150 à Lyon ainsi qu’une centaine à Calais, bravant une interdiction de la mairie. Au total, l’association avance le chiffre de 40.000 et 50.000 manifestants en France. « L’objectif est de faire appel aux citoyens et montrer que SOS Méditerranée tire sa légitimité de la société civile », a résumé à Paris la porte-parole de l’association, Sophie Rahal.