La start-up de cryptographie basée à Toronto, Coinsquare, a annoncé mardi qu’elle avait conclu un accord avec l’Agence du revenu du Canada (ARC) pour transmettre des informations relatives à l’historique des comptes et aux données de négociation de ses clients.
Selon Coinsquare, il a finalisé une entente avec l’ARC pour fournir des renseignements «limités» sur les clients à certains utilisateurs datant de 2014.
L’accord intervient après qu’il a été révélé à l’automne que l’ARC avait demandé à Coinsquare, dans le cadre d’une procédure fédérale, de partager des informations et certains documents sur tous ses clients depuis le début de 2013. Coinsquare déclare avoir été en mesure de négocier pour protéger la vie privée de son client, avec une quantité plus limitée d’informations divulguées.
«Coinsquare a négocié pour protéger la vie privée de nos clients et limiter toute divulgation à ce qui était absolument requis par l’ARC en vertu de la législation fiscale canadienne», a déclaré la société dans une déclaration publique. «Au lieu de fournir à l’ARC toutes les données sur les clients datant de 2013, comme cela avait été initialement demandé, Coinsquare et l’ARC ont convenu que les renseignements relatifs à 90 à 95% de nos clients ne seront pas divulgués.»
Les clients concernés comprendraient ceux qui avaient des comptes évalués à 20 000 $ CAN ou plus au 31 décembre de 2014 à 2020, et 16 500 «des comptes clients les plus importants en termes de volume de négociation au cours de ces périodes». Coinsquare est tenu de fournir les données avant le 6 avril.
Les dépôts de l’ARC étaient les premiers du genre à impliquer un échange canadien de crypto-monnaie. L’ARC a déclaré que la décision devait garantir que les clients de Coinsquare «se sont conformés à leurs devoirs et obligations» en vertu des lois fiscales canadiennes. Coinsquare a reconnu dans sa déclaration qu’en vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu, l’ARC a le pouvoir d’examiner et de vérifier que tous les Canadiens ont respecté leurs obligations fiscales permanentes.
La crypto-monnaie devenant de plus en plus populaire, les régulateurs se sont efforcés de suivre ces nouveaux échanges et de suivre ces transactions. L’incertitude sur le marché, comme celle provoquée par Quadriga, a suscité un intérêt croissant de la part des régulateurs pour la mise en œuvre de politiques spécifiques à la cryptographie. Plus récemment, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) ont publié des lignes directrices visant à améliorer la qualité des divulgations concernant les actifs cryptographiques.
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Coinsquare a qualifié son accord avec l’ARC de «victoire partielle mais significative pour Coinsquare et l’industrie des actifs numériques au Canada».
«Nous espérons que notre victoire créera un précédent pour que d’autres entreprises du secteur de la crypto-monnaie défendent la vie privée de leurs clients et limitent toute divulgation à ce qui est absolument requis en vertu de la législation fiscale canadienne», a déclaré la société.
Le dossier judiciaire de l’ARC concernant Coinsquare fait suite au règlement de la start-up avec la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario au cours de l’été de l’année dernière sur des allégations de négociation de lavage.
Depuis lors, Coinsquare a remanié son équipe de direction et rationalisé son plan d’affaires et sa technologie. En février, Coinsquare a lancé sa plateforme de cryptographie Quick Trade, qui permet aux Canadiens d’acheter, de vendre et d’échanger des actifs numériques via une application. Coinsquare a également vendu une participation de 20% à la start-up FinTech basée à Vancouver, Mogo, pour un investissement initial de 56,4 millions de dollars canadiens.
Coinsquare a également présenté une nouvelle demande d’inscription à la CVMO et à l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) à titre de courtier en valeurs mobilières et d’opérateur de marché. Dans le cadre de sa demande auprès de la CVMO et de l’OCRCVM, Coinsquare a affirmé qu’elle avait présenté une demande pour opérer en tant que «premier marché réglementé d’actifs numériques au Canada». Cependant, au Canada, un certain nombre de sociétés FinTech lancent de nouvelles offres de crypto-monnaie, créant une pression accrue sur le marché de la crypto pour Coinsquare.
La plate-forme cryptographique de Wealthsimple Digital Assets a été annoncée pour la première fois au cours de l’été, permettant aux utilisateurs d’acheter et de vendre des actifs cryptographiques via son application Trade. Wealthsimple a reçu une exemption de la CVMO et des ACVM pour exploiter et tester sa plate-forme pendant une période de deux ans. Coinsquare fait également face à une pression accrue de la part d’autres entreprises canadiennes sur le front de la réglementation, y compris le courtage de crypto-monnaie en ligne Netcoins. Netcoins, une startup de Vancouver, a demandé son enregistrement auprès de la British Columbia Securities Commission (BCSC) et du programme de bac à sable réglementaire des ACVM, dont Wealthsimple Crypto fait partie. Netcoins a affirmé que, s’il était approuvé, il exploiterait la première plate-forme réglementée de négociation d’actifs cryptographiques en boucle ouverte au Canada.