Les récentes fluctuations du cours du Bitcoin n’ont pas empêché les hackeurs de tenter de nouvelles arnaques sur la toile. Rien que cette année, les mineurs français auraient perdu l’équivalent de 31 millions d’euros. Un phénomène qui inquiète, et qui a poussé les entités à réagir.
Une augmentation du nombre des plaintes
L’Autorité des Marchés Financiers lance une alerte signalant une forte augmentation des plaintes pour arnaque aux crypto-monnaies. Le phénomène est récurrent : les cibles se laissent séduire par des entités qui leur promettent des gains impressionnants. Invariablement, les témoignages relatent les mêmes méthodes : si les débuts se passent bien, c’est aussi parce que les personnes ciblées sont appâtées par les gains qu’ils perçoivent dans un premier temps. L’escroquerie commence à se dévoiler lorsque les pirates du web demandent aux épargnants de payer des impôts aussi fictifs que les gains qui leur sont promis. Ce second paiement est perçu comme une alarme, qui est pourtant ignorée par la grande majorité.
Alors que l’épargnant demande à récupérer son solde, les pirates disparaissent pour ne plus donner signe de vie. Les personnes qui font alors appel à la police ne peuvent que se rendre compte de leur erreur. Au moment où les forces de l’ordre interviennent, les sites frauduleux sont déjà indisponibles. Les épargnants disent adieu à leurs économies, n’ayant aucun recours qui leur assure de les récupérer.
L’explosion des arnaques a fini par inquiéter l’Autorité des marchés financiers. Elle n’est d’ailleurs pas la seule : les principaux acteurs qui œuvrent sur cet écosystème sont tout aussi concernés. Pour faire rempart à ces escroqueries, la responsable conformité de Coinhouse a sollicité l’aide de l’avocat-associé de Blockchain Legal pour créer une équipe spécialement dédiée à la résolution, et la prévention de cas similaires. Dans cette équipe de choc, les autorités spécialisées et les acteurs majeurs du secteur de la crypto-monnaie font alliance.
Cela fait plusieurs mois que les escroqueries au bitcoin ont connu une hausse spectaculaire. Si le phénomène a d’abord été marginalisé, ses récentes évolutions l’ont transformée en une tendance qu’il faut rapidement maîtriser. À ce jour, les équipes travaillant sur le sujet affirment que ces escroqueries sont l’œuvre d’un véritable réseau organisé.
Vers des actions tangibles contre les pirates du web
Les escrocs du web profitent du manque de connaissance des cibles françaises en matière d’actifs numériques pour s’approprier leur argent. Les fraudes sont sophistiquées, et s’apparentent au process d’un réseaux de mafieux. Il n’est pas rare qu’ils usent de discours bien rodés pour parvenir à leurs fins. Une fois que le client se rend compte de la supercherie et demande à être remboursé, les menaces suffisent généralement à les faire taire. Le montant des préjudices peut ainsi atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros, sans que les victimes ne parviennent à agir à temps. Pour l’AMF, le nombre de plaintes reçues jusqu’à présent parle de lui-même.
En tout, ce seraient plus de 700 cas qui auraient été présentés à la firme. Le total des montants détournés avoisine les 31 millions d’euros, rien que sur l’année en cours.
Coinhouse témoigne aussi d’une forte réception de plaintes pour escroquerie. Les sommes impliquées dépasseraient de loin le premier nombre indiqué. Aux USA, le Federal Trade Commission avance un chiffre de 3 milliards de dollars pour la même période. Pour réduire la portée de ces arnaques, les entités spécialisées dans le bitcoin ne cessent de recommander la prudence. Maîtriser les bases du mining, et du trading serait ainsi indispensable pour ne pas se faire avoir. Les acteurs rappellent aussi qu’aucune entité sérieuse ne démarche téléphoniquement pour garantir un retour sur investissement express. Pour éviter aux épargnants de tomber dans ces pièges, la communauté de la Blockchain a dressé une liste comportant 333 sites fictifs d’investissements francophones.
Cette liste, disponible sur CryptoFR, retient principalement de fausses plateformes visant un public francophone. La mise en application de la loi Pacte permettrait aussi d’établir un cadre d’action français plus intéressant pour les mineurs et investisseurs légitimes. La mise en place de ce système ne pourrait cependant être effective avant un an, et concerne principalement les ICO.