Selon une lettre partagée par l’Association canadienne du capital de risque et d’investissement (ACCR), BDC Capital a lancé aujourd’hui le programme de financement relais de BDC Capital, destiné à soutenir les entreprises financées par le capital de risque avec des investissements de contrepartie.
« Un des messages importants que j’ai transmis à mes membres est que ce n’est pas le moyen ou le long terme qui nous intéresse.
L’idée derrière ce programme est de soutenir les entreprises canadiennes touchées par COVID-19 qui pourraient ne pas être admissibles à plusieurs des mesures d’aide du gouvernement fédéral. Trois étapes sont franchies dans le cadre de ce programme : la BDC est prête à investir aux côtés d’entreprises à risque et, selon l’ACCR, BDC Capital accélérera également l’apport de capitaux dans les sociétés en nom collectif (GP) au Canada et augmentera ses activités de co-investissement.
Selon la lettre de la CVCA envoyée aux membres et obtenue par BetaKit, BDC Capital, la branche d’investissement de la Banque de développement du Canada, peut égaler, par le biais d’un billet convertible, les tours de financement actuels levés par « des investisseurs qualifiés, existants et/ou nouveaux, dans une entreprise éligible ».
La BDC Capital elle-même n’a pas encore fourni de détails sur le nouveau programme, bien que le PDG de la CVCA, Kim Furlong, ait expliqué dans une interview avec BetaKit que la BDC Capital s’apprête à publier plus d’informations lors d’un webinaire organisé mardi pour les membres de la CVCA GP. Des membres de la BDC seront également présents pour répondre aux questions.
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Une source ayant une connaissance des opérations de la BDC qui a parlé à BetaKit sur le contexte a noté que le programme de financement relais n’est pas seulement pour les partenaires existants de BDC Capital, mais aussi pour les nouveaux.
M. Furlong a expliqué que BDC Capital cherchera des occasions d’investir dans certains GP actuellement sur le marché et qui sont sur le point de fermer leurs portes et, par le biais de la portion de co-investissement, cherchera à augmenter potentiellement la portion de capitaux propres des investissements avec les entreprises et les GP existants sur une base individuelle.
Selon la lettre, pour être éligibles, les entreprises doivent être basées au Canada, être financées par le capital-risque et avoir réuni au moins 500 000 dollars de capitaux extérieurs avant de présenter leur candidature. Il est important de noter que les entreprises doivent également être spécifiquement touchées par COVID-19. Il est à noter que tout investissement de contrepartie de BDC Capital sera soumis à un examen de diligence raisonnable, à un accord sur les conditions de l’investissement et à l’approbation d’un comité d’investissement de la BDC.
La CVCA a réclamé ce programme, ainsi qu’un certain nombre d’autres mesures qu’elle espérait voir le gouvernement prendre pour mieux soutenir le secteur de l’innovation. La semaine dernière, The Logic a rapporté qu’un tel programme était en préparation et des sources qui ont parlé à BetaKit sur le contexte ont confirmé que la BDC et la CVCA avaient été en pourparlers et qu’un programme très aligné sur les recommandations de la CVCA était imminent. Notamment, le vice-président exécutif de BDC Capital, Jérôme Nycz, siège au conseil d’administration de la CVCA.
Dans sa lettre, la CVCA se dit heureuse que BDC Capital ait lancé le programme, ajoutant qu’il est « idéal pour les entreprises à fort potentiel qui ont des syndicats d’investisseurs prêts à les soutenir ». M. Furlong s’est fait l’écho de ces sentiments, ajoutant que la CVCA a eu des entretiens réguliers avec la société Capital, qui a été ouverte aux commentaires.
Certaines CV avec lesquelles BetaKit s’est entretenu sous le couvert de l’anonymat ont toutefois exprimé des inquiétudes quant au programme de jumelage. L’un d’entre eux a fait remarquer que, jusqu’à présent, il semble que les entreprises du portefeuille de la BDC et les partenaires reçoivent plus de détails sur le programme que les non-partenaires. Ils ont exprimé la crainte générale que les sociétés en commandite et le portefeuille de la BDC soient favorisés lorsqu’il s’agit de recevoir des capitaux.
Un autre investisseur en capital-risque a comparé le programme à un « cheval de Troie » pour la BDC, en faisant valoir que l’offre de contrepartie par le biais d’obligations convertibles est un excellent moyen pour la BDC d’obtenir des contrats et des entreprises auxquels elle n’avait peut-être pas accès auparavant.
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M. Furlong a déclaré à BetaKit que le programme de billets convertibles correspondants est « un outil [that can be] très rapidement déployé ». Avec une échéance de trois ans, dit-elle, elle donne aux entreprises suffisamment de temps pour transformer le billet en capital, être remboursé ou payé par une sortie.
Les investisseurs providentiels ont également exprimé leur inquiétude au sujet du nouveau programme BDC. Au cours d’une table ronde virtuelle organisée par la National Angel Capital Organization (NACO) aujourd’hui, le PDG Claudio Rojas a appelé le programme à se concentrer spécifiquement sur les entreprises financées par le capital-risque. Les sociétés de capital-risque sont perdantes, a-t-il déclaré, si les investisseurs providentiels ne sont pas soutenus, notant qu’il est important que les investisseurs providentiels aient accès à un programme similaire.
La CVCA a affirmé que BDC Capital a déjà pris contact avec certains de ses partenaires d’investissement, mais toutes les sociétés de capital-risque sont invitées à vérifier si elles sont éligibles au programme. Les entreprises en démarrage sont encouragées à s’adresser à leur actionnaire ou à leurs investisseurs, et les entreprises faisant partie directement du portefeuille de BDC Capital devraient s’adresser à leur partenaire.
« L’un des messages importants que j’ai transmis à mes membres est que nous ne traitons pas ici du moyen ou du long terme », a déclaré M. Furlong. « Le gouvernement essaie de faire face à cette situation en termes de liquidités dans un délai très court afin de s’assurer que nous maintenons autant de personnes employées dans les entreprises qui ont le potentiel de vraiment stimuler la croissance économique du Canada que nous sortons de cette crise ».
BetaKit a contacté BDC Capital pour obtenir des commentaires.