Selon une étude faite par l’Organisation mondiale du travail (OIT), plus de 1,25 milliards de travailleurs risquent d’être licenciés ou d’avoir leurs salaires diminués suite à la pandémie du coronavirus. Cette estimation dépasse largement la perte de 25 millions d’emplois prévue par la précédente prévision.
Une étude de cette organisation de l’ONU a également été publiée mardi et prévoit une baisse de 6,7% des heures travaillées dans le monde durant ce premier trimestre. Pour une semaine de travail de 48h, ce recul équivaut à 195 millions d’équivalents temps plein.
Une crise de l’emploi en vue à cause du coronavirus
D’après l’OIT, à cause des mesures de confinement liées à l’épidémie du Covid-19, 81% de la population active mondiale n’ont plus accès à leurs lieux de travail, ou ne peuvent y accéder que partiellement. Elle précise aussi que sur les 3,3 milliards de travailleurs dans le monde, 1,25 milliards de personnes employées dans certains secteurs sont les plus menacées par un licenciement, une réduction de leurs salaires ou de leurs heures de travail. Selon l’étude faite par l’organisation, les travailleurs concernés occupent surtout des postes qui nécessitent peu de qualification et qui ne sont pas correctement rémunérés.
La menace qui pèse sur le marché de l’emploi provient de la crise que traversent aussi bien les entreprises que les travailleurs. D’ailleurs, l’OIT prévient que les pays développés en seront tout aussi bien touchés que ceux qui sont en développement. Néanmoins, elle précise que si les pays arabes et européens seront durement affectés, ce seront surtout ceux de la région Asie-Pacifique qui en pâtiront le plus. Cette crise se répercuterait ainsi sur les heures travaillées, mais aussi sur les emplois eux-mêmes.
Une hausse du chômage mondiale peut être évitée en 2020
L’OIT cite plusieurs secteurs d’activité menacés par une crise du travail liée au coronavirus, dont l’hôtellerie, la restauration, la manufacture, le commerce et l’administration. Guy Ryder, le directeur général de l’organisation, précise aussi que ces secteurs sont d’ailleurs plus développés dans les pays du Pacifique, en Europe et en Asie centrale.
Malgré les chiffres alarmistes de l’étude, M. Ryder insiste sur le fait qu’en mettant rapidement en place les bonnes mesures, il est possible d’enrayer la fulgurante hausse du chômage prévue cette année. L’organisation incite ainsi les gouvernements à adopter des mesures stratégiques pour soutenir les entreprises, l’emploi et les revenus. Pour mieux relancer l’économie et l’emploi, l’OIT invite aussi gouvernements, employeurs et travailleurs au rapprochement.