Pour faire face à la crise engendrée par le coronavirus, l’Aéroport De Paris (ADP) a mis en place un plan qui inclut la fermeture de ses infrastructures parisiennes et internationales. Cela a surtout pour objectif de réaliser des économies sur les coûts d’exploitation, en concentrant le trafic sur certains terminaux.
Cela s’est ainsi traduit par la fermeture complète de l’aéroport d’Orly depuis le mardi 31 mars, ainsi que le fonctionnement partiel de celui de Roissy. En terme de chiffres d’affaires, Augustin de Romanet, le PDG d’ADP, a récemment déclaré que les pertes journalières du groupe à cause de l’épidémie s’élèvent à plus de 3 millions €.
Le Covid-19 va coûter plus de 11 milliards d’euros à ADP
L’épidémie de coronavirus et les mesures de confinement ont engendré la plus grande crise du secteur aérien. En France, le bilan est de 65 millions de voyageurs en moins pour les aéroports parisiens. Chez ADP, le chômage partiel touche 25 000 salariés, à cause de la fermeture des aéroports et l’immobilisation des avions sur les pistes. Le groupe estime ainsi le manque à gagner à plus de 3 millions d’euros par jour. Dans ce cadre, il indique aussi que les redevances de stationnement pour les avions immobilisés seront suspendues durant la période de fermeture des terminaux.
En 2019, le groupe avait réalisé un Ebitda de 1,772 milliards d’euros. Compte tenu de la situation, ADP a abandonné ses objectifs financiers de 2020. Ayant publié ses résultats annuels au mois de février, le groupe prévoyait pour cette année une hausse de 3,5% à 5% de son chiffre d’affaires. Il indique ainsi que ces prévisions seront révisées, lorsque le bilan du premier trimestre 2019 sera disponible. Ces résultats seront d’ailleurs communiqués le 23 avril.
Une crise aérienne d’envergure internationale
Les conséquences de la pandémie du Covid-19 est lourde pour l’ensemble des infrastructures d’ADP, aussi bien locales qu’internationales. En effet, le groupe a également été contraint de fermer l’aéroport jordanien d’Amman, celui de Riga en Lettonie et celui d’Ohrid en Macédoine. Malgré les lourdes pertes engendrées par le coronavirus, ADP déclare ne pas vouloir d’aide exceptionnelle de l’Etat, en dehors des mesures de chômage partiel.
Selon l’IATA, l’Association du Transport Aérien International, le manque à gagner à cause du coronavirus pour le secteur aérien européen va s’élever à plus de 76 milliards de dollars US. Notamment pour la France, les revenus des compagnies aériennes et des aéroports chuteront d’environ 12 milliards de dollars US.
L’association incite ainsi les Etats à réfléchir à des plans de soutien direct, incluant des prêts et des garanties de prêts, ainsi que des réductions de taxes, pour aider les acteurs du secteur. Dans le cas du groupe Air France-KLM, la France a notamment indiqué être prête à offrir son soutien financier, mais sans préciser le montant prévu.
Selon l’estimation de l’IATA, le secteur aérien mondial a pour l’heure déjà subi plus de 252 milliards de dollars US de perte de revenus.