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Fondation Libra : abandon imminent par Paypal en vue

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Récemment, la rumeur, selon laquelle certains partenaires privés du projet de cryptomonnaie de Facebook étaient en train de remettre en question leurs implications, pesait sur les ambitions du consortium entourant la Libra. En effet, certaines entreprises membres de l’association Calibra ont récemment décliné la demande de la firme de Zuckerberg à défendre publiquement la légitimité du projet.

Si ces inquiétudes concernaient le départ des grands acteurs du paiement qui font actuellement partie de la fondation genevoise, le cas de Paypal serait actuellement en voie de confirmation. Ce dernier pourrait ainsi annoncer officiellement d’ici peu qu’il renonce à faire partie de ce projet qui connaît énormément d’opposition du côté de nombreux législateurs et gouvernements du monde entier.

Paypal sur le point de démissionner de la fondation Libra

Aussi bien aux USA qu’en Europe et même en Asie, comme dans le cas de la Chine, le lancement de la Libra suscite de nombreuses inquiétudes. La majorité des régulateurs financiers sont également plus que réticents à autoriser une entreprise privée de l’envergure de Facebook à lancer sa propre monnaie.

Face aux critiques négatives entourant le projet du géant californien des réseaux sociaux, les entreprises membres de la fondation, Paypal en tête, commencent elles aussi à manifester des signes de lassitude et de réticence à s’impliquer davantage.

Absence de Paypal à la réunion de Washington

Alors qu’une réunion s’était tenue à Washington jeudi dernier entre les 28 membres du consortium de la Libra et les régulateurs financiers, Paypal a brillé par son absence. Le géant des paiements numériques semble ainsi démontrer sa volonté à s’écarter du projet de cryptomonnaie de Mark Zuckerberg et David Marcus.

Récemment, on apprenait en effet que certaines entreprises membres de l’association, dont Mastercard, Visa, Paypal et Stripe, étaient en train de reconsidérer leurs participations à ce projet. Ces doutes sont entre autre dus aux objections et critiques émanant des autorités, depuis l’annonce du lancement de la Libra au mois de juin.

Si le déploiement du réseau a été initialement prévu pour le premier trimestre 2020, Facebook a néanmoins déclaré que le lancement prendrait autant de temps que nécessaire, afin de répondre à toutes les questions des régulateurs.

Les entreprises membres de la Fondation Libra pourraient être enquêtées par les autorités

C’est notamment dans ce cadre que les partenaires initiaux du projet ont été réunis jeudi à Washington. Selon les informations reçues de la part d’une source proche de Paypal, les services de paiement comme ce dernier craignent que les enquêtes menées par les autorités sur la Libra ne débordent vers leurs propres activités.

Afin de protéger leurs intérêts, ils préfèreraient ainsi ne pas se mettre à dos les autorités en attirant l’attention de ces dernières plus que nécessaire. De plus, selon la même source, il semble également que le travail de préparation réalisé avec les régulateurs financiers quant à la Libra n’ait pas encore beaucoup avancé. Or, le lancement de la cryptomonnaie de Facebook dépend à présent de l’approbation des autorités et de la finalisation des réglementations que ces dernières doivent mettre en place.

La Libra, une menace pour les monnaies nationales souveraines selon les autorités

L’une des principales inquiétudes suscitées par les cryptomonnaies, dont la Libra de Facebook, est basée sur les risques de prolifération des activités illégales, comme le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. C’est pour lutter contre ces débordements que les autorités obligent entre autre les plateformes d’échanges à appliquer les règles d’identification et d’authentification KYC/AML. Mais d’autres inquiétudes majeures sont également suscitées par la crypto de Facebook, qui se veut abordable, facile et rapide à utiliser depuis uniquement les smartphones.

La Libra peut concurrencer les Etats et leurs systèmes monétaires

Par ailleurs, la Libra, en particulier, est vue comme une menace pour les monnaies souveraines, à cause de son potentiel d’adoption systémique. En effet, cette cryptomonnaie bénéficie d’un énorme potentiel d’utilisateurs, si l’on ne compte seulement que les 2,4 millions d’utilisateurs de Facebook, Messenger et Instagram, dans lesquels le portefeuille Calibra sera directement intégré.

Selon les régulateurs, le volume financier inhérent à un tel volume d’utilisateurs risque de nuire à la suprématie des monnaies nationales souveraines. De plus, dans le cas d’un incident technique, les désordres financiers éventuels seraient d’une ampleur majeure et risquent de mettre en péril le système financier international, sans aucun pouvoir de contrôle des Etats.

Pour se défendre contre la menace des monnaies numériques privées, de nombreux Etats, 40 selon l’enquête menée par la BRI (banque des règlements internationaux), ont déjà ou sont en train de développer leurs propres crypto-devises. Récemment, certains membres du congrès américains ont d’ailleurs interpellé la FED, pour inciter cette dernière à développer un crypto-dollar.

La Libra, un outil de collecte massif de données personnelles par Facebook et ses partenaires

Par ailleurs, la Commission européenne a également émis ses inquiétudes concernant des risques de comportements anticoncurrentiels du projet. En effet, les entreprises privées membres de la Fondation Libra pourraient être favorisées par rapport à leurs concurrents, sur la base des données qui seront collectées sur les utilisateurs lors de leurs transactions.

Selon certains sénateurs US, ces craintes sont d’autant plus inquiétantes dans la mesure où le géant des réseaux sociaux a eu par le passé de nombreux antécédents de scandales, liés au respect de la vie privée de ses utilisateurs, ainsi qu’au respect des données de ces derniers. En particulier, le scandale de la Cambridge Analytica qui a détourné les données de 80 millions de personnes, pour influer sur les élections de Donald Trump continuent de marquer les esprits. La prolifération de fausses nouvelles sur le premier réseau social mondial nuit également à la notoriété de ce dernier.

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