L’équivalent britannique de la Cnil a appelé les pays du G7 à s’unir pour lutter contre les cookies tiers en instaurant des réglementations communes. En fait, avec les règlements ePrivacy et RGPD, seuls les États membres de l’UE disposent actuellement d’un cadre juridique standard.
Appel aux différents pays afin de lutter contre les cookies
Selon la BBC, Elizabeth Denham, commissaire à l’information du Royaume-Uni (ICO), a appelé l’Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l’Italie et le Japon à se rassembler pour combattre le recours illégal aux cookies. En fait, elle estime qu’aucun pays ne peut s’attaquer seul à ce problème.
autre article : BP Ventures entre au capital de Ryd, qui facilite le paiement des services liés aux véhicules
Pour vous rafraîchir la mémoire, un cookie est un petit fichier qu’un serveur stocke sur l’ordinateur d’un utilisateur et associé à un nom de domaine. Il peut être utilisé pour mémoriser l’identité d’un client sur le site d’un détaillant, le contenu d’un panier de commandes, ou pour suivre la navigation d’un utilisateur à des fins publicitaires ou statistiques… Les données collectées sont parfois délicates, car elles pourraient conduire à dévoiler les comportements quotidiens d’un internaute (orientation sexuelle, convictions politiques, état de santé.
La législation sur les cookies doit être respectée
Depuis des années, les sociétés sont confrontées à des accusations de non-respect de la réglementation sur les cookies. Selon une étude publiée en 2020 par le Massachusetts Institute of Technology [MIT], l’université d’Aarhus et la Global University de Londres, seul un site web sur dix respectait le Règlement général sur la protection des données [RGPD] en matière de consentement aux cookies.
à lire également : Quantum Surgical a lancé son robot médical pour le traitement du cancer du foie en Europe
Le contexte autour des cookies en France, notamment, est très clair. Avant de lancer une flopée de nouveaux contrôles et mesures, la Commission nationale de l’informatique et des libertés [Cnil] a fait preuve de pédagogie sur le sujet. Actuellement, il n’y a qu’au sein de l’Union européenne que les pays doivent se soumettre à une telle législation, composée des règlements ePrivacy et RGPD. Dans le reste du monde, chaque pays fixe ses propres règles.
La situation de l’ICO
La nomination d’Elizabeth Denham n’a pas été bien accueillie par tous. Selon la BBC, Jim Killock, directeur du groupe britannique Open Rights Group [ORG], a déclaré que, même s’il soutenait la proposition de l’ICO, « la grande majorité » des bannières de cookies violent déjà la loi britannique.
Si l’ICO veut enquêter sur les interdictions de cookies, elle devrait suivre ses propres jugements et appliquer la loi », argumente-t-il. « Nous savons depuis plus de deux ans qu’elle en est chargée, et maintenant elle exige que le G7 effectue son travail à sa place. » « C’est tout simplement scandaleux », ajoute Jim Killock. Il est également intéressant de noter qu’Elizabeth Denham poursuit cette voie même si elle va bientôt quitter son poste. John Edwards est celui qui prendra sa place. Il a passé plus d’une décennie à la tête du commissariat néo-zélandais à la protection de la vie privée, et il a adopté de forts sentiments anti-Facebook.
Quoi qu’il en soit, il est peu probable que le sujet des cookies suscite une réaction immédiate. Google a relancé le débat en annonçant la fin des cookies tiers dans Chrome. Cette démarche s’inscrit dans le cadre du programme Privacy Sandbox de Google, qui vise à renforcer la confidentialité des internautes en mettant en place de nouvelles méthodes publicitaires moins intrusives, dont le Federated Learning of Cohorts .
Des cookies anonymes pour remplacer les cookies tiers
Cette démarche se base sur les centres d’intérêt d’un internaute, dont on extrait des « cohortes » d’utilisateurs ayant des parcours de navigation identiques. Selon Mountain View, les agences de publicité seront en mesure de sélectionner des publicités en fonction de ces grands groupes, mais sans pour autant connaître l’identité de chaque individu. Cependant, le FLoC est encore loin de faire l’unanimité. Brave et Vivaldi ont déclaré qu’ils ne les utiliseraient pas sur leurs navigateurs respectifs. Les autorités de régulation s’inquiètent également de la stratégie de Google.
La Competition and Markets Authority [CMA], qui est l’équivalent des autorités de la concurrence au Royaume-Uni, a lancé une enquête pour déterminer si ce changement donne aux entreprises un contrôle quasi-total sur la façon dont elles pourraient rentabiliser leurs sites web et en abuser. En mars, le ministère américain de la Justice [DoJ] a lancé une enquête.
En réponse à ces préoccupations, Google a annoncé en juin une série d’engagements. Il promet de rendre publics les résultats de ses tests de technologies alternatives et de ne pas discriminer ses concurrents en faveur de ses propres activités publicitaires lors du développement ou de la mise en œuvre d’alternatives aux cookies par des tiers.