Dans le cadre de l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, les sénateurs ont approuvé des hausses de taxes ciblées, dites « comportementales », sur le tabac, les boissons sucrées et les jeux d’argent. Ces mesures visent à dissuader des comportements jugés nocifs pour la santé publique.
Une taxe accrue sur les sodas pour combattre le diabète
La sénatrice Élisabeth Doineau, rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, a présenté ces mesures comme un moyen de « donner un coup de pied dans l’industrie » alimentaire. La taxe sur les sodas sera augmentée de manière progressive : 4 centimes par litre pour les boissons les moins sucrées, et jusqu’à 35 centimes par litre pour celles les plus riches en sucre.
Déjà augmentée en 2018, cette taxe a généré 443 millions d’euros de revenus pour l’État en 2023. Si certains parlementaires suggèrent d’élargir cette taxation à tous les produits contenant du sucre ajouté, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, s’y oppose pour l’instant. Une étude de l’Inrae souligne pourtant que l’instauration d’une taxe de 20 centimes par litre pourrait éviter 640 décès par an, tout en réduisant les coûts de l’Assurance maladie liés à des pathologies comme le diabète de type 2 et l’obésité.
« Nous faisons face à une véritable épidémie de diabète et d’obésité, dont les impacts financiers et humains sont alarmants », a déclaré la ministre de la Santé devant le Sénat.
Une hausse du prix du tabac validée
Autre mesure phare : l’augmentation du prix du tabac. Le prix moyen d’un paquet de cigarettes passera à 12,70 euros dès 2025, une mesure qui devrait rapporter 200 millions d’euros à l’État. Cette hausse s’inscrit dans l’objectif de porter le prix du paquet à 13 euros en 2027.
Malgré un large consensus, la gauche s’est abstenue, estimant que la mesure manquait d’ambition et défendant une augmentation plus marquée à 16 euros d’ici deux ans. La proposition a toutefois été validée par 241 voix contre 2.
Des mesures soutenues mais débattues
Ces hausses, soutenues par le gouvernement, traduisent une volonté de renforcer la prévention en matière de santé publique tout en augmentant les recettes de l’État. Cependant, elles soulèvent aussi des questions sur leur impact économique, notamment pour les ménages à faibles revenus, et sur l’équilibre entre incitation et taxation punitive.
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