La garantie individuelle du pouvoir d’achat (Gipa), une prime destinée à compenser les pertes de pouvoir d’achat des agents publics, ne sera pas reconduite en 2024. Cette décision, annoncée par le gouvernement en octobre, affectera au moins 188 000 agents ayant bénéficié de cette mesure en 2023, selon un rapport de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) publié récemment.
Une mesure historique suspendue pour des raisons budgétaires
Instaurée en 2008, la Gipa permet de garantir le maintien du niveau de rémunération des agents publics lorsque leur traitement indiciaire augmente moins vite que l’inflation sur une période de quatre ans. Elle est ouverte à tous les fonctionnaires et contractuels, quelles que soient leurs catégories (A, B ou C).
En 2023, cette prime a atteint un nombre record de bénéficiaires, avec une indemnité moyenne de 663 euros par agent. Cependant, pour réaliser des économies de 1,2 milliard d’euros, le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a confirmé sa suspension en invoquant un contexte budgétaire tendu.
Une hausse spectaculaire du nombre de bénéficiaires
Le rapport de la DGAFP souligne que le nombre d’agents ayant perçu la Gipa en 2023, à savoir 188 000, est le plus élevé depuis la création de cette mesure. Cela représente une augmentation significative par rapport à 2022, où seulement 61 000 agents avaient bénéficié de cette prime, avec un montant moyen de 400 euros.
Il est toutefois important de noter que les chiffres de 2023 concernent uniquement les agents civils des ministères et des établissements d’enseignement supérieur, soit 1,7 million d’agents publics sur les 2,5 millions de la fonction publique d’État. Le nombre total de bénéficiaires dans l’ensemble des trois versants de la fonction publique (État, hospitalière, territoriale) pourrait donc être bien supérieur, mais les données statistiques disponibles ne permettent pas de l’évaluer précisément.
Une suspension qui suscite des interrogations
La suppression de la Gipa en 2024 intervient alors que son utilité n’a jamais été aussi manifeste, compte tenu du nombre croissant d’agents affectés par des pertes de pouvoir d’achat. Pour beaucoup, cette décision soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’État à préserver le niveau de vie des fonctionnaires dans un contexte d’inflation persistante.
Si cette mesure s’inscrit dans un cadre d’économies budgétaires, elle risque de peser sur le moral et les finances des agents publics qui, pour nombre d’entre eux, comptaient sur cette prime pour atténuer les effets de la hausse des prix.
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Spécialiste en économie pour news.chastin.com, Yeva s'intéresse aux évolutions des marchés mondiaux et les enjeux financiers qui façonnent l'économie. Passionnée par l’analyse des dynamiques économiques et leur impact global, elle aime simplifier les concepts financiers pour les rendre accessibles à un large public. Lorsqu'elle ne se consacre pas à l'économie, Yeva se passionne pour le yoga et la littérature contemporaine.
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