Il y a une semaine, le PDG de Venbridge Garron Helman a écrit un article sur la façon dont les récents programmes d’incitation gouvernementaux pourraient affecter les demandes de RS&DE. Depuis des semaines maintenant, nous avons tous deux écouté de nombreuses entreprises qui craignaient que toutes ces subventions d’urgence ne grèvent leurs futures demandes.
Les entreprises ne peuvent pas faire de « double-dip ». L’aide reçue dans le cadre de l’un ou l’autre des programmes de subvention réduit les dépenses éligibles aux crédits d’impôt.
Nous avons demandé des éclaircissements à l’Agence du revenu du Canada (ARC), qui a été extrêmement favorable aux entreprises pendant cette période, notamment en accélérant les délais de traitement des demandes de RS&DE. Elle a clarifié la situation pour nous et nous avons voulu en faire part à la communauté technologique canadienne.
Si vous déposez une demande de RS&DE et que vous êtes éligible à la subvention salariale d’urgence du Canada (CEWS) et/ou à la subvention salariale temporaire de 10 % pour les employeurs, vous devez prévoir une demande de RS&DE plus petite pour la période de dépôt qui inclut la période de ces subventions.
L’ECWS et les programmes de subvention de 10 % sont considérés comme une aide gouvernementale, définie dans la loi sur l’impôt sur le revenu comme une assistance fournie par un gouvernement, une municipalité ou une autre autorité publique sous la forme d’une subvention, d’un prêt à remboursement différé, d’une déduction d’impôt, d’une allocation d’investissement ou de toute autre forme d’assistance autre que le crédit d’impôt fédéral à l’investissement (CIF).
Ainsi, en vertu de la loi fiscale, les entreprises ne peuvent pas « cumuler les déductions ». Le ministère des Finances a souligné que l’aide reçue dans le cadre de l’un ou l’autre de ces programmes de subventions salariales réduit la base des dépenses admissibles (qui est principalement constituée des salaires pour les demandes de RS&DE) pour les crédits d’impôt fédéraux calculés sur la même rémunération. En clair, ces programmes ont un impact sur les dépenses de RS&DE en salaires et sur les crédits d’impôt à l’investissement (CII) associés.
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En ce qui concerne son impact sur les avantages de la RS&DE, l’aide au titre de l’une ou l’autre des subventions salariales ne réduira les demandes de RS&DE que dans la mesure où le traitement ou le salaire d’un employé spécifique est demandé en tant que dépenses de RS&DE.
Par exemple, en ne considérant que la partie fédérale de la RS&DE pour simplifier, si un employé éligible à 100 % à la RS&DE avait un salaire de 1 500 $ par semaine pendant la période de subvention, on ajouterait la valeur de 55 % pour un total de 2 325 $ moins 847 $ d’aide gouvernementale au titre de l’ECWS. Dans ce cas, l’entreprise ne pouvait demander que 1 478 $ pour ses activités de RS&DE, contre 2 325 $ normalement.
Il est également important de noter… que le programme d’aide à l’innovation du PARI-CNRC aura des implications similaires.
Le montant maximal dont la base de dépenses admissibles peut être réduite par employé est de 10 164 $ si, par exemple, l’AI a été demandée pour les 12 semaines à son maximum. Ce montant, multiplié par un nombre d’employés, pourrait avoir un impact important sur une demande de RS&DE. Comme vous ne voulez pas passer à côté d’un encouragement, il est important d’obtenir l’aide professionnelle de votre consultant en RS&DE ou de votre comptable.
La réduction des dépenses de RS&DE admissibles est basée sur le pourcentage relatif de temps consacré aux activités liées à la RS&DE par rapport aux activités non liées à la RS&DE. Voyons comment cela fonctionne en pratique :
Pour le CEWS, la demande de RS&DE sera réduite d’environ 8 % et pour la subvention salariale temporaire de 3 %. Cela suppose que l’employé travaille pendant toute l’année, qu’il ait droit aux trois mois complets pour le CEWS ou la subvention salariale et que ses activités de RS&DE admissibles soient les mêmes d’un mois à l’autre. Il s’agit d’une réduction relativement faible par rapport à l’avantage important que le CEWS et/ou la subvention salariale de 10 % apportent aux entreprises canadiennes.
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L’approche adoptée par l’ARC est, à notre avis, la plus raisonnable et la plus équitable pour les contribuables. Il sera difficile pour l’ARC de déterminer si la demande est préparée correctement, à moins que le T661 (formulaire fiscal accompagnant la demande de RS&DE) ne soit modifié pour détailler le nombre d’employés qui ont droit à l’aide gouvernementale. Par ailleurs, il est possible qu’il y ait un mécanisme permettant à l’ARC de déterminer approximativement l’effet approprié sur les demandes de RS&DE si le portail de demande d’AI délimite entre les employés qui font l’objet d’une demande sur le T661 et les autres employés. Ce sont des choses que nous devons surveiller au fur et à mesure que l’année avance.
Il est également important de noter que, bien que nous nous soyons concentrés sur les subventions salariales administrées par l’ARC, le programme d’aide à l’innovation du PARI-CNRC aura des implications similaires car il s’agit également d’une forme d’aide gouvernementale.
Nous pensons que nous avons beaucoup de chance d’avoir la direction de l’ARC qui travaille avec les industries basées sur la connaissance en cette période difficile. Les mesures prises par l’ARC démontrent qu’elle peut agir rapidement et efficacement pour aider à injecter des capitaux dans l’écosystème.
L’ARC est également juste et raisonnable et compte sur chacun d’entre nous pour faire de même. Il est clair qu’en travaillant ensemble, nous pouvons aller de l’autre côté de cette période difficile et continuer à construire l’économie d’innovation florissante dont nous avons appris à profiter, et les grandes entreprises technologiques canadiennes qui la composent.