Alors que les fêtes de fin d’année approchent, une nouvelle peu réjouissante vient assombrir l’horizon financier des Français. La Mutualité Française, dans son enquête annuelle, annonce une augmentation significative des cotisations des mutuelles santé pour 2025.
Une augmentation moyenne de 5,3 %
Selon les données publiées, les cotisations des contrats individuels, qui concernent 64 % des adhérents, augmenteront en moyenne de 5,3 %. Les contrats collectifs obligatoires souscrits par les entreprises pour leurs salariés subiront une hausse encore plus marquée de 7,3 %, tandis que les contrats facultatifs progresseront de 6,8 %.
Bien que cette augmentation soit légèrement inférieure à celle prévue pour 2024 (+8,4 %), elle reste un poids supplémentaire pour les foyers. La Mutualité Française rappelle que pour limiter l’impact de ces hausses, il est essentiel de comparer les offres et d’optimiser la concurrence, que ce soit pour une mutuelle santé classique ou spécialisée pour les seniors.
Pourquoi les prix augmentent-ils ?
La hausse des cotisations s’explique principalement par l’augmentation continue des dépenses de santé. En 2022, celles-ci avaient progressé de 4 %, et cette tendance s’est accélérée en 2023 avec une hausse de 5,2 %. Ces chiffres traduisent plusieurs phénomènes : un vieillissement de la population, un accès accru à des traitements innovants et coûteux, ainsi qu’une hausse des prestations versées par les mutuelles.
En outre, les mutuelles ont dû intégrer de nouvelles prises en charge, notamment pour des traitements récents comme ceux contre la bronchiolite, représentant un surcoût estimé à 2 milliards d’euros en 2025.
Des arbitrages compliqués pour les complémentaires santé
La fixation des cotisations pour 2025 a été d’autant plus complexe que le budget de la Sécurité sociale reste incertain. Les mutuelles avaient anticipé une baisse de la prise en charge des indemnités journalières par l’État, ainsi qu’une réduction de 5 % du remboursement des consultations. Toutefois, la censure partielle du gouvernement Barnier pourrait modifier la donne.
Face à ces incertitudes, la Mutualité Française insiste sur la nécessité de repenser le système de santé de manière globale et durable. Elle propose de s’appuyer sur trois axes majeurs :
- Revoir la répartition des financements pour garantir un système de santé résilient ;
- Gérer plus rigoureusement les ressources disponibles ;
- Investir davantage dans la prévention pour réduire les dépenses futures.
« La responsabilité doit primer »
Éric Chenut, président de la Mutualité Française, appelle à une mobilisation collective : « Nous comprenons les interrogations face à cette hausse, mais elle est essentielle pour pérenniser la protection de tous. Les dépenses de santé augmentent deux à trois fois plus vite que la richesse nationale. Sans réforme structurelle, ces coûts continueront de croître jusqu’à atteindre des niveaux insoutenables. »
Il invite les citoyens, l’État, les professionnels de santé et les mutuelles à collaborer pour préserver un système de financement solidaire, équitable et accessible à tous.
Auteur/autrice
