Les entreprises françaises opérant en Chine sont de plus en plus préoccupées par l’impact de la conjoncture économique, avec un ralentissement de l’économie chinoise et une consommation intérieure en berne. À cela s’ajoute le bras de fer commercial entre Pékin et Bruxelles, qui complique davantage les affaires. Ce climat tendu se fait particulièrement ressentir dans le cadre de la Foire import de Shanghai, un événement majeur pour le commerce, où de nombreuses entreprises françaises expriment leur inquiétude, craignant d’être prises dans un conflit dont elles ne sont pas directement responsables.
Le point de friction majeur entre la Chine et l’Union européenne est l’imposition par la Commission européenne de surtaxes sur les importations de voitures électriques chinoises. En réponse, Pékin a riposté, et la France en a été l’une des premières victimes. Les fabricants de Cognac, en particulier, ont été frappés de plein fouet. La Chine a instauré une caution douanière provisoire, ce qui a perturbé les exportations. Marc-Antoine Jamet, secrétaire général de LVMH, qui commercialise du Cognac, a exprimé sa frustration : « Prendre le Cognac en contrepartie d’autres secteurs comme les panneaux solaires, les batteries ou les voitures électriques est injustifié. La France a toujours été un allié de la Chine, et c’est difficile de se retrouver dans cette situation. Mais il faut espérer que la situation se réglera politiquement avec le temps. »
Ce dossier pourrait bientôt trouver une issue politique, car Michel Barnier, chargé de négocier avec la Chine, prévoit une visite dans les prochaines semaines pour discuter des tensions commerciales.
Un autre secteur frappé par des mesures chinoises est celui des produits laitiers. Pékin a ouvert une enquête antidumping sur les importations européennes, mais c’est la France qui semble être particulièrement ciblée. Le pays est le deuxième exportateur européen de beurre et de crème fraîche vers la Chine, avec des exportations évaluées à 370 millions d’euros par an, et près de 700 millions d’euros pour l’ensemble des produits laitiers. Ces représailles commerciales menacent donc des secteurs clés pour l’économie française.
Bien que ces tensions concernent une portion des quelque 2 000 entreprises françaises opérant en Chine, elles contribuent à un climat économique peu favorable aux affaires. En outre, les entreprises françaises subissent également les conséquences du ralentissement économique général en Chine. LVMH, par exemple, a constaté une baisse de ses revenus de plus de 4 % au troisième trimestre, principalement en raison d’une consommation en déclin dans le secteur du luxe.
Malgré tout, les entreprises restent optimistes, notamment à la veille de l’annonce d’un plan de relance par le gouvernement chinois. Jean-Paul Agon, président de L’Oréal, présent également à Shanghai, reste confiant : « La Chine compte encore un énorme potentiel, avec 120 millions de consommateurs atteints aujourd’hui, un chiffre faible comparé à la classe moyenne de 300 à 400 millions de personnes. Le développement économique et l’augmentation de la classe moyenne vont générer des revenus et stimuler la consommation. »
Les entreprises françaises restent donc attentives aux évolutions économiques et politiques en Chine, espérant que la situation se stabilise rapidement pour permettre à leurs activités de reprendre leur élan.
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Spécialiste des startups pour news.chastin.com, Arielle s'intéresse à l'évolution des jeunes entreprises et les tendances de l'innovation. Passionnée par l'entrepreneuriat et les nouvelles technologies, elle aime partager des conseils pratiques pour réussir dans cet écosystème compétitif. En dehors du monde des startups, Arielle se passionne pour la cuisine et la danse.
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