Au troisième trimestre 2024, le produit intérieur brut (PIB) de la France a enregistré une croissance de 0,4 %, portée par l’impact positif des Jeux olympiques et paralympiques, selon les données publiées par l’Insee. Cette accélération est également soutenue par une progression du pouvoir d’achat des ménages.
Une croissance stimulée par la demande intérieure et les JO
Après une hausse de 0,2 % lors des deux premiers trimestres, l’économie française a bénéficié d’un coup de pouce lié aux JO, avec une demande intérieure solide. Voici les principales contributions au PIB du troisième trimestre :
- Demande intérieure hors stocks (consommation, investissements, etc.) : contribue positivement à hauteur de +0,3 point.
- Commerce extérieur : impact négatif de -0,1 point, en raison d’importations plus dynamiques que les exportations.
- Variations des stocks : apportent une contribution positive de +0,1 point.
Une amélioration du pouvoir d’achat et une épargne en hausse
Le pouvoir d’achat des ménages a progressé de 0,7 % au troisième trimestre, après une augmentation de 0,4 % au trimestre précédent. Cette croissance est mesurée par unité de consommation (UC), un indicateur qui ajuste les revenus en fonction de la composition des ménages (1 UC pour le premier adulte, 0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus, et 0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans).
Cependant, la consommation des ménages n’a pas suivi le même rythme que l’augmentation de leur pouvoir d’achat, ce qui a conduit à une hausse du taux d’épargne. Celui-ci s’établit désormais à 18,2 %, contre 17,9 % au deuxième trimestre, soit près de 3 points au-dessus de sa moyenne d’avant la pandémie de Covid-19.
Des finances publiques sous pression
Malgré ces bonnes performances économiques, le besoin de financement des administrations publiques continue de se creuser. Le déficit public atteint 6,3 % du PIB au troisième trimestre, contre 5,7 % au trimestre précédent, reflétant une dégradation continue :
- Dépenses publiques : augmentent de +5 milliards d’euros (+1,2 %), notamment en raison de la hausse des prestations sociales (+1,3 milliard) et des dépenses de fonctionnement (+1,5 milliard).
- Recettes fiscales : diminuent de -2 milliards d’euros, pénalisées par un recul des impôts sur le revenu et le patrimoine.
Ces chiffres confirment les prévisions d’un déficit public de 6,1 % du PIB pour l’ensemble de 2024.
Une fin d’année prometteuse, mais des défis persistants
La croissance française, portée par des événements exceptionnels comme les JO, et une amélioration du pouvoir d’achat, montre des signes de résilience. Toutefois, la hausse des dépenses publiques et le recul des recettes fiscales restent des points d’attention, alors que le gouvernement devra jongler entre soutien à l’économie et maîtrise des finances publiques.
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Spécialiste en économie pour news.chastin.com, Yeva s'intéresse aux évolutions des marchés mondiaux et les enjeux financiers qui façonnent l'économie. Passionnée par l’analyse des dynamiques économiques et leur impact global, elle aime simplifier les concepts financiers pour les rendre accessibles à un large public. Lorsqu'elle ne se consacre pas à l'économie, Yeva se passionne pour le yoga et la littérature contemporaine.
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