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Le syndrome de l’imposteur, ou pourquoi douter de soi-même ?

Le syndrome de l’imposteur, ou syndrome de l’autodidacte, se traduit par une forme de doute quasi-permanent, chez les personnes qui en souffrent. Elles nient tout succès professionnel ou privé, et pensent sincèrement (sans fausse modestie) qu’il sont dûs à d’autres facteurs, comme la chance, indépendamment d’eux et de leurs compétences. Ils rejettent de manière systématique le mérite qui leur est dû. 

Ce doute perpétuel les pousse à croire qu’ils dupent leur entourage, et qu’un jour ils seront démasqués.

Le syndrome de l’imposteur en quelques mots

Il ne s’agirait pas de “syndrome” à proprement parler, ce n’est pas une maladie, mais plutôt d’”expérience”, un mécanisme psychologique auquel nous pouvons tous être confrontés un jour ou l’autre. 

La personne, qui en est victime, a une mauvaise perception d’elle-même, se dévalorise sans cesse, et a ainsi la mauvaise impression de tromper les autres. Cela peut toucher autant au milieu professionnel que personnel, l’apparence physique : pas assez doué(e) dans un domaine professionnel, pas une assez bonne mère, …

62 à 70% de la population en aurait fait au moins une fois l’expérience. Homme, femme, peu importe, nous sommes tous concernés. Ce n’est pas comme certaines maladies où les femmes sont plus sujettes que les hommes. Le syndrome de l’imposteur peut toucher tout le monde, quelque soit le sexe, la profession, l’entourage.

Les personnes qui souffrent de ce syndrome présentent les symptômes suivant :

  • le sentiment de tromper tout le monde sur ses capacités et ses compétences. Elles pensent ainsi être un imposteur ;
  • la peur d’être démasqué et mettre ainsi tout en oeuvre pour que cela n’arrive jamais, au risque que ces stratégie de défense nuisent directement à la santé de la personne concernée ;
  • un investissement en terme de travail et d’énergie assez important qui peut, à long terme, déboucher sur un burn-out. Le travail et la persévérance sont les facteurs essentiels qui permettront à l’individu de reconnaître son succès, en dehors de ses compétences (qu’il nie) ;
  • une préparation à l’échec. A force de se dévaloriser, la personne freine donc sa motivation et son investissement pensant qu’elle en est incapable. Ainsi elle évite une éventuelle confrontation avec son entourage pour des félicitations.

Elles sont perçues par leur entourage, qu’il soit professionnel et/ou personnel, comme des personnes compétentes et douées dans leur domaine, ce qui a tendance à renforcer ce sentiment d’imposture.

Syndrome de l’imposteur, qui est concerné ?

On distingue schématiquement trois types de personnes :

  • celles avec une réaction “normale” face à leur réussite : elles sont fières de leur travail et du résultat, éprouvent une satisfaction personnelles, ont conscience de leurs compétences et de leur efficacité ;
  • celles qui peuvent s’apparenter, à tort, au syndrome de l’imposteur : elles font preuve d’une réelle humilité et vraie modestie, elles s’impliquent fortement dans leurs projets ;
  • celles qui développent ce syndrome : elles sont généralement anxieuses, à tendance dépressives, très souvent négatives.

Douter de soi et se remettre sans cesse en question permet de se challenger et d’évoluer. Mais il faut reconnaître que c’est très très fatiguant. Stresser en permanence et ne jamais se sentir à la hauteur entraîne le risque majeur de procrastiner (pourquoi faire maintenant quand on se croit nul, ou, du moins pas, assez doué ?) ou a contrario, aboutit à une surcharge de travail pour faire toujours mieux.

Le syndrome, ou complexe, de l’imposteur, nuit à l’épanouissement professionnel, comme personnel de ceux qui en souffrent.

Comment se développe le syndrome de l’imposteur ?

Comme beaucoup de réactions et d’attitudes, le syndrome de l’imposteur provient de l’enfance, ou du moins d’un sentiment, d’une réaction en réponse à des messages mal perçus par l’enfant de son entourage proche, comme sa famille mais aussi l’école. 

Le syndrome de l’imposteur peut provenir de diverses situations, comme :

  • des opinions opposés sur l’enfant entre sa famille et l’école. Un enfant qui rencontre une grande différence dans sa perception par sa famille et à l’école a plus de chance de développer ce syndrome. C’est le cas, par exemple, pour ceux perçus par leurs parents comme étant géniaux, mais qui sont, cependant, reconnus à l’école comme moyens. L’enfant ne saura alors plus qui croire et prendra l’opinion négative comme la bonne. L’avis de ses parents sera alors pour “lui faire plaisir” et donc mensongère.
  • une intelligence surestimée dans la famille de l’enfant. Être intelligent, comme cela peut être présenté à tort, n’est pas un don mais est lié au travail où pour apprendre, l’échec est permis.
  •  les qualités de l’enfant non valorisées par son entourage familial. Il ne peut alors pas se construire une image positive de lui-même. Il aura ainsi du mal à se percevoir lui-même et attribuera ses réussites à d’autres facteurs plutôt qu’à ses propres compétences.
  • autrefois, le syndrome de l’imposteur était attribué plutôt aux femmes ayant suivies des études supérieures avec des postes importants, à haute responsabilité. A l’heure actuelle, des études ont démontré que ce syndrome touchait l’ensemble de la population sans distinction de genre.

Bien que le syndrome de l’imposteur ne soit pas une pathologie mentale, elle conduit la personne, qui le développe, à avoir des pensées négatives en se critiquant sans cesse, à douter constamment, ce qui entraîne un fort niveau d’anxiété.

Pour sortir de cette spirale infernale, il est nécessaire de reconnaître, pas à pas, chacune de ses réussites comme le résultat de ses propres compétences, et non seulement dues à d’autres facteurs comme la chance, l’aide d’autres personnes, … ou encore à la quantité astronomique de travail abattu. 

Pour commencer un travail sur soi-même de reconstruction, il est indispensable de percevoir à son rythme ses propres compétences comme les causes de son accomplissement. Pour apprendre à reconnaître ses succès, il est important de commencer à nuancer les jugements que l’on a sur soi. Ainsi, il sera possible de prendre conscience progressivement de son potentiel pour un bien-être à la fois psychique et général en croissance. 

 

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