Le Rassemblement National (RN) semble avoir trouvé dans le bitcoin un nouveau terrain de jeu politique. Autrefois critiqué par la dirigeante du RN, Marine Le Pen, le bitcoin est, aujourd’hui, vu comme une opportunité stratégique, notamment en vue de la présidentielle de 2027. Ce revirement fait écho à une tendance plus large où l’extrême droite française adopte des idées issues du libertarianisme. Une réflexion profonde s’impose sur la façon dont cette crypto-monnaie, né d’une idéologie d’ouverture et de défi à la finance traditionnelle, peut être appropriée par des mouvements d’extrême droite.
Pourquoi l’extrême droite française adopte le bitcoin
Depuis un certain temps, un lien étrange émerge entre l’extrême droite et le secteur des cryptomonnaies, particulièrement le bitcoin. L’évolution de la position de Marine Le Pen, qui oscillait entre le soutien et l’opposition à ces nouvelles technologies financières, est frappante. En 2017, elle prônait leur interdiction, ce qui illustre une méfiance initiale envers des systèmes qui échappent au contrôle de l’État. Cependant, en 2025, cette attitude radicale a laissé place à une tentative de régulation et, plus récemment, à un soutien actif.

Ce changement d’attitude peut être attribué à plusieurs raisons stratégiques :
- Attractivité électorale : Avec 10% des Français possédant des crypto-actifs, ce segment de la population, principalement composé de jeunes, représente un vivier électoral prometteur pour le RN.
- Ressources financières : Les partis d’extrême droite à l’étranger, en particulier aux États-Unis, ont montré l’exemple en utilisant le bitcoin pour financer leurs activités. Cela influence nécessairement les mouvements similaires en France.
- Positionnement par rapport à la gauche : Le RN, en soutenant une idéologie libertarienne via le bitcoin, s’oppose à une gauche perçue comme éloignée des préoccupations économiques modernes.
Ce phénomène soulève des questions quant à l’orientation politique de ces mouvements, qui semblent utiliser les plateformes économiques les plus contemporaines pour réaffirmer des valeurs anciennes. Ainsi, l’appropriation du bitcoin, initialement lié à des idéaux progressistes voire anarchistes, devient un outil potentiel dans un programme ayant pour but d’accroître ses pouvoirs. Cela pose la question de la viabilité d’une politique économique du RN dans un paysage numérique en constante évolution.
L’impact de l’adoption des cryptomonnaies par l’extrême droite
Cette adoption du bitcoin par un parti comme le RN ne va pas sans conséquences sur le discours public et les dynamiques politiques. En intégrant le bitcoin à son programme, le RN tente non seulement de capter l’attention des jeunes électeurs, mais également d’évoluer dans un espace très concurrentiel occupé par des idées de liberté individuelle et de décentralisation.
Néanmoins, cette transformation peut être perçue comme un cynisme politique. Les leaders du RN, tels que Aurélien Lopez-Liguori, soulignent que leur objectif est d’exploiter le minage de bitcoin pour réindustrialiser la France, une lutte pour la souveraineté énergétique et économique.
Cependant, ce discours semble masqué par des fondements idéologiques. Les critiques dénoncent un manque d’authenticité dans cette quête de liberté, arguant que cela s’oppose à une véritable démarche de justice sociale. Le paradoxe est flagrant : alors que les valeurs d’égalité et d’inclusion sont souvent portées par ceux de gauche, le RN peut, à son tour, revendiquer la liberté économique intrinsèque à l’utilisation des cryptomonnaies. Cela pourrait éveiller la méfiance envers une telle évolution, notamment en raison de l’association du parti avec des idées souvent qualifiées de réactionnaires.
La montée du débat sur les crypto-monnaies
En France, le débat s’intensifie autour des crypto-monnaies, et l’approche du RN pourrait influencer d’autres partis politiques à réévaluer leur position sur le sujet. Actuellement, le paysage politique est tiraillé entre opportunité économique et risques associés aux cryptoactifs. Approfondir ce débat implique d’étudier ce qui se cache derrière cet intérêt croissant pour le bitcoin.
Aperçu de l’évolution de l’approche politique sur le Bitcoin | Événements Clés |
---|---|
Opposition initiale au Bitcoin | Marine Le Pen appelle à l’interdiction du Bitcoin (2017) |
Proposition de régulation | Le RN propose une régulation des cryptomonnaies (2022) |
Soutien actif au Bitcoin | Proposition de loi pour le minage de Bitcoin (2025) |
Le financement du RN : qui sont les alliés dans cette nouvelle quête
Dans sa tentative de se rapprocher du secteur des cryptocurrencies, le RN s’est associé à des figures montantes du monde financier, dont certains milliardaires ayant un intérêt manifeste pour les crypto-actifs. Un exemple notable est celui de Pierre-Édouard Stérin, un entrepreneur visionnaire, qui ne cache pas ses ambitions de soutien au parti. À travers ses initiatives, il aide à imprégner le discours économique du RN d’une aura d’innovation technologique.

Voici un aperçu des principaux contributeurs et leur influence dans le financement du RN :
- Pierre-Édouard Stérin : Son soutien financier est capital pour le RN. En tant que figure emblématique de l’innovation numérique, il pourrait apporter une légitimité à l’usage du bitcoin dans les discours de campagne.
- Autres milliardaires : Plusieurs entrepreneurs de la tech commencent à s’intéresser au RN, pouvant potentiellement influencer le paysage du financement politique français.
- Stratégies de campagne : Le RN se positionne pour capter l’attention d’électeurs rapidement convaincus par les promesses d’une révolution numérique.
Cette nouvelle dynamique soulève plusieurs questions sur l’impact du financement dans les processus décisionnels au sein du RN. Si ces capitaux permettent d’importer une vision moderne, ils peuvent également renforcer l’image controversée du parti, rendu proche de l’économie impitoyable prônée par le capitalisme contemporain.
La présence de financements liés aux crypto-monnaies peut également provoquer une remise en question du lien traditionnel entre politique et finances, en favorisant une approche plus décentralisée et potentiellement moins contrôlée par les institutions. Cela accentue le besoin d’un cadre législatif pour réguler ce secteur, tout en préservant les valeurs des libertés économiques que défendent les partisans du bitcoin.
Les idées de réforme : le RN et l’usage du Bitcoin
En parallèle de ces enjeux financiers, le RN préconise de transformer les surplus d’électricité des centrales nucléaires en ressources pour le minage de bitcoin. Cette proposition s’inscrit dans une logique de réindustrialisation du pays :
- Valorisation des ressources : Les surplus électriques pourraient être utilisés pour alimenter des mines de bitcoin, augmentant les revenus du pays.
- Implication écologique : La France, en étant un pays producteur d’électricité nucléaire, pourrait écologiquement bénéficier d’une telle transformation.
- Sécurisation des revenus : En s’attaquant à des questions de finance décentralisée, le RN veut également renforcer ses garanties budgétaires à long terme.
Cette politique pose la question de son efficacité réelle dans le temps. En effet, le contexte économique de 2025 présente des défis qui pourraient influencer leur mise en oeuvre. Les critiques parlent de mesures sociopolitiques insuffisantes face à des besoins sociaux croissants. L’utilisation du bitcoin comme instrument politique pourrait être un effet d’annonce, plus qu’une véritable révolution.
Le visage contradictoire du RN face aux cryptos
Alors que le RN semble prendre le train des cryptomonnaies, il existe d’importantes contradictions à analyser. Le cœur même de cette tension se situe à l’intersection de l’adhésion à des valeurs de liberté individuelle et d’un agenda politique qui pourrait se heurter à ces mêmes principes. L’émergence du Bitcoin a été perçue à l’origine comme un outil de contestation, d’évasion face aux systèmes de contrôle traditionnels. Il pourrait dès lors représenter une véritable menace pour des idéologies autoritaires.

La question est de savoir jusqu’où le RN peut aller avec cette appropriation sans perdre son âme en tant que mouvement d’extrême droite. Au sein même des discussions autour du Bitcoin, l’enjeu de la liberté individuelle représente une dualité à la fois attirante et dangereuse. Car tout en prônant des valeurs qui sont en apparence compatibles avec les idéaux libertariens, le RN véhicule également des discours de contrôle qui pourraient s’opposer au véritable esprit du Bitcoin.
En conclusion, cette trajectoire ests révélatrice d’un mouvement plus vaste où la politique économique et les finances décentralisées entrent en conflit. En intégrant des valeurs d’erreurs et de libertés individuellement, le RN cherche à légitimer ses actions tout en s’assurant qu’elles ne remettent pas en cause ses propres valeurs politiques.
Les prochains mois seront déterminants pour observer si d’autres partis, notamment à gauche, vont se positionner sur ces questions de crypto-monnaies, ou s’ils continueront à se marginaliser face à une réalité où le financement politique peut être réinventé. Cela pourrait baliser la voie vers des débats plus riches sur la place que tient le bitcoin dans nos systèmes économiques modernes.
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Expert en e-commerce pour news.chastin.com, Antoine analyse les stratégies de vente en ligne et les nouvelles tendances du commerce digital. Passionné par l'innovation dans le secteur du e-commerce, il aime partager des conseils sur l’optimisation des plateformes et les meilleures pratiques marketing. Antoine a également d'autres centres d'intérêts comme la course à pied et le design minimaliste.
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