Deux nouveaux rapports publiés par l’Innovation Economy Council (CEI) soutiennent que le retard déploré du Canada en matière de génération de PI n’est qu’une composante d’un ensemble plus large de défis auxquels sont confrontées les entreprises qui développent leurs innovations.
L’IEC, qui a été fondée par un groupe d’organisations d’innovation canadiennes notables telles que MaRS et Communitech, existe pour être une voix pour l’industrie de l’innovation et fournit des idées qui stimulent la croissance et la prospérité dans le secteur. Par le biais de ces nouveaux rapports, la CEI soutient que le retard du Canada dans la production de PI est un symptôme, plutôt qu’une cause, des défis liés à la mise à l’échelle de l’innovation canadienne.
«La propriété intellectuelle devrait être un élément clé de la stratégie d’innovation du Canada, mais ce n’est pas le seul facteur.
Au cours des dernières années, la protection de la propriété intellectuelle est devenue un élément important pour garantir que les entreprises canadiennes, y compris les startups technologiques et les entreprises à grande échelle, peuvent être concurrentielles à l’échelle mondiale. Non seulement les intervenants du secteur privé ont cherché à accroître l’activité de propriété intellectuelle au Canada, mais les gouvernements provinciaux, comme ceux de l’Alberta et de l’Ontario, ont également fait des efforts pour s’assurer que les entreprises locales génèrent et protègent leur propriété intellectuelle.
Le but de la protection de la propriété intellectuelle est d’encourager la création d’une grande variété de produits et de services, en accordant aux personnes et aux entreprises des droits de propriété sur les informations et les biens qu’elles créent.
Les chiffres suggèrent que le besoin de renforcer l’activité de propriété intellectuelle au Canada est criant. Le Canada s’est classé 14e pour le dépôt de brevets en 2019 et, selon l’Office de la propriété intellectuelle du Canada, alors que la plupart des PME sont au courant des brevets, seulement 2% d’entre elles possèdent en fait au moins un brevet.
Un autre sujet de préoccupation est que les entreprises canadiennes qui possèdent de la propriété intellectuelle sont de plus en plus impliquées dans des prises de contrôle étrangères. Sur les 1 565 familles de brevets appartenant à 400 entreprises canadiennes rebelles, 74,2% sont allées à des acheteurs étrangers au cours des trois dernières années, selon une étude de l’IEC.
Dans l’un de ses rapports, la CEI a soutenu que ces prises de contrôle étrangères ne signifient pas toujours que le Canada perd sa propriété intellectuelle locale. Le rapport indique que la montée en flèche des activités de fusions et acquisitions à l’étranger pourrait, d’une certaine manière, être un signe positif pour l’écosystème d’innovation canadien.
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«La vague d’activités de fusions et acquisitions à l’étranger est un signe que d’autres voient la valeur des idées et des talents canadiens. Cela suggère que la partie de la génération d’idées de notre écosystème est florissante », a déclaré le conseil.
Le rapport explore l’acquisition d’Alert Labs, fondée à Kitchener-Waterloo, qui a été achetée par la société américaine Watsco en 2018. Selon le rapport, Alert Labs continue d’opérer en tant qu’entité distincte au Canada et effectue ses activités de R&D, d’ingénierie et ventes à domicile. Cette acquisition a permis à Alert Labs de tripler le nombre de produits vendus, de doubler ses effectifs et de commencer à vendre sur un tout nouveau marché.
Eric Byres, PDG d’aDolus Technology, a fait valoir dans le rapport que le maintien de la propriété intellectuelle au Canada ne profite pas nécessairement à une entreprise ayant des clients mondiaux. La CEI a également fait valoir que les prises de contrôle étrangères peuvent créer les germes de la prochaine vague de création d’entreprises, car le capital et les talents peuvent engendrer de nouvelles entreprises perturbatrices.
«La propriété intellectuelle qui repose sur une étagère ou qui languit dans un laboratoire est de peu d’utilité pour quiconque», indique le rapport. «Il ne crée pas d’emplois, ne crée pas d’entreprises et ne répond pas aux défis de société.
L’IEC a également exploré la manière dont les entreprises canadiennes créent et protègent la propriété intellectuelle, faisant valoir que les brevets ne sont «qu’un élément d’un paysage d’innovation complexe». Selon un autre de ses rapports, pour les entreprises du domaine des sciences de la vie et du matériel, le brevetage peut être essentiel, mais il n’est peut-être pas aussi nécessaire pour les éditeurs de logiciels.
Le rapport a souligné que Shopify est devenue une entreprise de 160 milliards de dollars avec très peu de brevets à son nom. Cependant, le géant du commerce électronique a récemment commencé à donner la priorité à sa stratégie IP, car il se heurte à un acteur de la vente au détail encore plus important: Amazon, qui détient des milliers de brevets mondiaux. Les experts en propriété intellectuelle comme Natalie Raffoul vantent depuis longtemps l’importance de la propriété intellectuelle pour la croissance d’entreprises comme Shopify et au sein de l’écosystème technologique canadien en général.
«Il ne s’agit pas de brevets. Il s’agit d’avoir une stratégie globale de propriété intellectuelle », a soutenu Cynthia Goh dans le rapport de la CEI. Goh est un chimiste de l’Université de Toronto qui a cofondé plusieurs startups.
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«Il s’agit de comprendre dans quelle entreprise vous allez être», a déclaré Goh. «Parfois, les entreprises déposent des brevets sans savoir où elles vont. Cela peut coûter beaucoup d’argent pour protéger des choses dont on n’a pas besoin. »
La CEI a souligné que les secrets commerciaux étaient moins chers et tout aussi efficaces que les brevets pour mettre en œuvre une solide stratégie de propriété intellectuelle. Maintenir la propriété intellectuelle au Canada signifie plus que simplement générer autant de brevets que possible, a soutenu la CEI, mais l’objectif devrait plutôt être de développer les entreprises afin qu’elles soient plus susceptibles de devenir des acquéreurs de propriété intellectuelle, plutôt que des vendeurs. Pour ce faire, les entreprises canadiennes en démarrage ont besoin de plus de soutien local, de sorte que l’écosystème peut être une destination pour l’innovation plutôt qu’une source pour celle-ci, a déclaré la CEI.
«Construire un écosystème sain est le moyen de contrer le récit», a déclaré l’un de ses rapports. «La propriété intellectuelle n’est qu’une partie du défi.»
La CEI a présenté plusieurs appels à l’action dans le cadre de ses rapports axés sur le renforcement du système d’innovation canadien, en particulier par un meilleur accès au capital, des incitatifs créés par le gouvernement et un soutien à la commercialisation pour faire croître les entreprises et créer une plus grande pénurie d’acheteurs.
«La propriété intellectuelle devrait être un élément clé de la stratégie d’innovation du Canada, mais ce n’est pas le seul facteur», a déclaré la CEI. «L’ambition, l’accès au capital, les talents, le soutien financier du gouvernement et le fait d’avoir un modèle commercial viable jouent tous des rôles cruciaux.»
Source de l’image Unsplash. Photo de Lagos Techie.