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Le Québec tourne la page libérale et élit un gouvernement nationaliste

La Coalition Avenir Québec (CAQ), un parti nationaliste non indépendantiste, a remporté lundi les élections législatives du Québec. 

Les Québécois ont porté pour la première fois au pouvoir lundi la Coalition Avenir Québec (CAQ), un parti nationaliste non indépendantiste qui souhaite réduire la taille de l’État et l’immigration, tournant la page de près de quinze ans de gouvernement libéral quasi ininterrompu.

Pour « un Québec fort au sein du Canada »

« Aujourd’hui, on a marqué l’histoire, aujourd’hui, il y a beaucoup de Québécois qui ont mis de côté un débat qui nous a divisés pendant 50 ans », soit la question de l’appartenance ou non du Québec au Canada, a lancé, triomphal, François Legault, Premier ministre désigné de la province, lors d’un discours à Québec. Cet homme d’affaires multimillionnaire a promis « un esprit de rassemblement, pour gouverner pour tous les Québécois », et a dit vouloir « travailler pour un Québec fort au sein du Canada ».

La CAQ, formation créée en 2011 par François Legault, disposera de la majorité absolue à l’Assemblée nationale québécoise, avec 74 députés sur 125 selon des résultats préliminaires. Dans le précédent Parlement, dissous fin août, elle ne comptait que 21 sièges.

Un coup dur pour les libéraux, le parti de Justin Trudeau

Le Premier ministre sortant, le libéral Philippe Couillard, a rapidement concédé sa défaite lundi soir et souhaité à François Legault « tout le succès », depuis son fief du lac Saint-Jean.

Il s’agit d’un nouveau coup dur pour les Libéraux, la famille politique du Premier ministre fédéral Justin Trudeau. En juin, ils avaient perdu l’Ontario, province la plus riche et la plus peuplée, au profit d’une autre formation conservatrice. Le Canada organise des élections législatives dans un an, et le scrutin s’annonce incertain pour Justin Trudeau, dans un contexte de montée du nationalisme.

Réduire de 20% le nombre d’immigrants

Entre prospérité économique et quasi-plein emploi, la campagne électorale n’a guère passionné les 8,4 millions d’habitants de la Belle Province. La participation a été d’environ 67%, contre 71% en 2014 et 74% en 2012. Pour la première fois en plus de 30 ans, la question de l’indépendance du Canada ne constituait pas un enjeu. Les partis favorables au fédéralisme canadien ont totalisé plus de 63% des suffrages. La CAQ promettait aux Québécois le « changement », la fermeté sur l’immigration, dont il veut réduire les seuils pour mieux intégrer les nouveaux arrivants, et une meilleure gestion des finances publiques. François Legault avait annoncé en campagne électorale vouloir, dès 2019, réduire de plus de 20% le nombre d’immigrants admis au Québec chaque année.

La Chambre de commerce de Montréal, la métropole du Québec qui concentre la moitié de la population et la majorité des immigrés, l’a exhorté lundi soir à « tenir compte de la nécessité d’élargir le bassin de main-d’oeuvre qualifiée », alors que 100.000 emplois ne sont pas pourvus dans la province francophone, faute de candidats adéquats.

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