L’annonce faite vendredi matin par le gouvernement fédéral de 250 millions de dollars pour le Programme d’aide à la recherche industrielle (PARI) vise à retenir les meilleurs talents au Canada, a déclaré le ministre de l’Industrie, Navdeep Bains.
« Il s’agit de retenir les meilleurs talents au Canada car ils vont être essentiels à la reprise économique. »
Dans une interview accordée à BetaKit vendredi après-midi, M. Bains a souligné que l’idée derrière l’ajout de capitaux au programme fédéral existant est de garder ces talents au Canada.
“[This program] se concentre sur l’objectif principal, qui est de protéger les innovateurs hautement qualifiés du Canada », a-t-il déclaré. « Il s’agit de retenir les meilleurs talents au Canada car ils seront essentiels à la reprise et à la croissance économiques au sortir de cette crise ».
Le ministre a également souligné que les 250 millions de dollars visent à fournir des fonds aux entreprises qui n’ont pas été éligibles pour recevoir des prêts des banques et de la BDC, ou pour la subvention salariale d’urgence du Canada.
La reconnaissance par Bains que les startups canadiennes n’ont pas été éligibles aux programmes d’urgence actuels vient du fait que de nombreuses organisations, PDG et dirigeants de la communauté ont demandé des mesures ciblées.
Jeudi, Yung Wu, PDG de MaRS, qui travaille avec des centaines de startups et d’entreprises à forte croissance, a souligné qu’il y a « des jours, pas des semaines et des mois » pour préserver le secteur de l’innovation si certaines mesures ne sont pas prises.
« Afin de stimuler l’innovation et d’animer ces entreprises avec des personnes uniques et de l’ingéniosité, il s’agit vraiment de la composante compétences », a déclaré M. Bains à BetaKit. « Il s’agit de développer les talents et de les retenir. Et c’est de cela qu’il s’agit avec ces 250 millions de dollars ».
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Interrogé sur l’éligibilité au nouveau financement du PARI, M. Bains a répondu qu’il n’y a pas de nouveaux critères et que le programme reste ouvert aux petites et moyennes entreprises (PME) de moins de cinq cents employés qui travaillent sur des technologies très innovantes ou sur la recherche et le développement.
Il a noté que les critères sont assez larges et que les startups qui sont pré-revenues ou qui fonctionnent sur un modèle SaaS seront éligibles – ce qui a été une préoccupation pour un certain nombre de startups canadiennes en ce qui concerne les programmes de subventions salariales et de prêts.
« Il y a une composante d’évolutivité qui dépend du nombre d’entreprises engagées. »
Il y a cependant des restrictions lorsqu’il s’agit de combiner le financement de l’IRAP avec les autres mesures d’urgence. Lors d’un webinaire avec le Conseil canadien des innovateurs (CCI), vendredi dernier, M. Bains a déclaré que les entreprises qui reçoivent une subvention salariale de 75 % ne seront pas éligibles au PARI.
“[Companies] ne peut pas faire une double déduction », a-t-il déclaré.
Bains a toutefois précisé que les entreprises pourraient avoir accès au financement du PARI si elles ne subventionnent pas déjà certains employés par le biais de l’ECWS.
Par exemple, les entreprises pourraient bénéficier d’une subvention salariale pour un employé et d’une aide du PARI pour un autre employé. Mais, si un employé est subventionné dans le cadre de l’ECWS, ce même employé ne peut pas être soutenu par le PARI.
Bains a noté que les décisions seront prises au cas par cas.
Les 250 millions de dollars supplémentaires sont destinés à soutenir plus de 1 000 entreprises au-delà du portefeuille actuel du PARI, a déclaré M. Bains à M. BetaKit. Il estime également que plus de 10 000 emplois hautement qualifiés seront conservés grâce à cet afflux de capitaux.
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Administré par le Conseil national de recherches du Canada, il existe déjà un formulaire d’inscription en ligne permettant aux entreprises de recevoir plus d’informations sur le nouveau financement. Au cours du webinaire de l’ICC, Ian McGill, conseiller en technologie industrielle au PARI, a confirmé que les candidatures seront ouvertes le mercredi 22 avril.
Il a également noté qu’à la date de vendredi soir, 800 entreprises s’étaient déjà inscrites pour recevoir plus d’informations et être informées dès l’ouverture des candidatures.
Lorsqu’on lui a demandé si d’autres capitaux pouvaient être engagés dans le PARI, M. Bains a répondu à BetaKit : « Il y a une composante d’extensibilité qui dépend du nombre d’entreprises engagées ».
« Nous sommes dans une position dont nous avons fait preuve à maintes reprises, à savoir être agiles et flexibles et être plus généreux, et non moins généreux, et aider à élargir cette initiative si elle se concentre sur l’objectif principal, qui est de protéger les innovateurs hautement qualifiés du Canada », a-t-il déclaré.
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« Soyez assurés », a déclaré M. Bains lors du webinaire de la CCI, que si vous êtes une entreprise qui répond aux critères, « nous ferons tout notre possible pour être là pour vous ».
« À ce stade, nous pensons qu’il s’agit d’un investissement important », a déclaré M. Bains à BetaKit. « Cela va aider de nombreuses entreprises, de nombreux employés, mais nous évaluerons la situation au fur et à mesure que nous déploierons ce projet.
Lorsqu’on lui a demandé si le gouvernement fédéral prévoyait d’élargir les critères pour le CEWS et les programmes de prêts d’urgence afin d’inclure davantage les startups, M. Bains a répondu que le gouvernement gardait « les oreilles sur le terrain ». Nous sommes à l’écoute des défis des petites entreprises et nous resterons flexibles, a-t-il déclaré.