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Gabriel Makhlouf, le gouverneur de la Banque centrale d’Irlande, exprime le besoin de renforcer la régulation du secteur des cryptomonnaies et accueille favorablement l’introduction de la réglementation MiCA prévue pour 2025. Il insiste également sur la distinction entre les stablecoins et les autres cryptomonnaies telles que le Bitcoin (BTC) et l’Ether (ETH), qu’il considère comme des outils risqués, voire des schémas de type loterie ou pyramide de Ponzi.
L’Irlande, nouvelle cible des cryptomonnaies
Dans un communiqué, Gabriel Makhlouf, gouverneur de la Banque centrale d’Irlande, a exprimé sa volonté de renforcer son approche à l’égard du secteur des cryptomonnaies afin de mieux protéger les investisseurs.
Suite aux nombreux événements troublants survenus en 2022, communément appelés le « crypto hiver », qui ont eu un impact négatif sur l’écosystème et son image, notamment avec FTX et Terra, le gouverneur a souligné les risques associés à ce marché. Il a mentionné l’absence de protection des consommateurs, la publicité agressive et trompeuse, le risque de contagion, l’utilisation inappropriée des actifs des clients, ainsi que la qualité insuffisante des réserves de certaines cryptomonnaies.
Gabriel Makhlouf souligne que la population irlandaise présente une exposition relativement limitée aux cryptomonnaies, mais estime que les risques associés justifient la nécessité d’une réglementation plus stricte à l’échelle mondiale. À cet égard, il se félicite de l’introduction de la réglementation MiCA, dont la mise en œuvre sur le marché est prévue pour 2025. Cette réglementation représente d’ailleurs une première en termes de portée mondiale pour encadrer les cryptomonnaies.
En établissant un parallèle avec le marché financier traditionnel, le gouverneur de la Banque centrale d’Irlande affirme que, en raison de sa croissance rapide, le marché des cryptomonnaies doit également être structuré de manière à protéger les fonds des clients des plateformes crypto.
Peut-on sefier aux stablecoins ?
Selon le communiqué, la Banque centrale d’Irlande se montre ouverte à l’innovation technologique et lui accorde même une grande importance. Le gouverneur a ainsi qualifié les outils de la finance décentralisée (DeFi) tels que la blockchain et les smart contracts de progrès significatifs. Il a souligné leur capacité à faciliter l’accès aux financements pour les petites et moyennes entreprises.
Gabriel Makhlouf a aussi mis en avant la distinction entre les « cryptomonnaies adossées » et les « cryptomonnaies non adossées », où l’adjectif « adossé » fait référence à un stablecoin garanti par des réserves équivalentes en monnaie fiduciaire. Selon lui, ces cryptomonnaies adossées sont plus sûres lorsqu’elles sont soutenues par des contrôles appropriés garantissant l’existence des réserves correspondantes.
En revanche, les cryptomonnaies « non garanties », c’est-à-dire celles qui ne sont pas des stablecoins comme le Bitcoin (BTC) et l’Ether (ETH), sont qualifiées de « ticket de loterie » et de « pyramide de Ponzi » en raison de leur volatilité. Le gouverneur explique : « L’achat de ces produits peut être assimilé à l’achat d’un billet de loterie : vous pourriez gagner, mais il est peu probable que vous le fassiez. Les qualifier d’investissement serait, sans aucun doute, un abus de langage ; « système de Ponzi » serait plus approprié. »
La Banque centrale exprime des préoccupations concernant les risques de préjudice pour les consommateurs et décourage spécifiquement la promotion des cryptomonnaies auprès du grand public.
Les déclarations du gouverneur font écho aux inquiétudes exprimées par différentes banques centrales à travers le monde, notamment la Banque centrale européenne, la Banque d’Angleterre et la Réserve fédérale des États-Unis (Fed).