Vendredi, l’Association canadienne du capital-risque et des capitaux privés (CVCA) a suivi les traces d’autres organisations canadiennes d’innovation, en publiant une lettre ouverte à la ministre des petites entreprises, Mary Ng, pour demander un soutien plus important à la communauté des jeunes entreprises du Canada.
« Ces trois actions fourniront les liquidités nécessaires pour que les jeunes pousses à forte croissance du Canada puissent survivre à cette période de crise aiguë ».
La CVCA, qui représente plus de 1 800 membres individuels et plus de 290 organisations membres à travers le Canada, a demandé au gouvernement fédéral de répondre aux besoins actuels des entreprises en démarrage à forte croissance et de l’ensemble de l’écosystème de l’innovation. Le groupe a suggéré des mesures que le gouvernement pourrait prendre pour mieux soutenir l’écosystème, qui a été (comme beaucoup d’autres petites entreprises) durement touché par les impacts économiques actuels de COVID-19.
La CVCA a mis en évidence trois mesures que le gouvernement pourrait prendre, sur la base des commentaires de sa communauté, notamment le paiement des demandes d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE), la fourniture de liquidités aux investisseurs de la BDC et l’amélioration de la subvention salariale, dont le premier ministre Justin Trudeau a annoncé qu’elle allait passer à 75 % vendredi matin.
En réponse à l’annonce de M. Trudeau vendredi, le PDG Kim Furlong a déclaré à BetaKit que l’ACCV est heureuse de voir l’augmentation de 75 % et les reports d’impôts, en notant que les mesures « contribueront grandement à maintenir les Canadiens sur la liste de paie et à accroître le besoin critique de liquidités sur le marché ». Elle a également exhorté le gouvernement à adopter les autres recommandations de la lettre de la CVCA, afin de répondre pleinement aux besoins de la communauté de l’innovation.
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« Les petites entreprises canadiennes fondées sur l’innovation sont particulièrement vulnérables aux problèmes de liquidités résultant des mesures mises en œuvre pour endiguer la pandémie de COVID-19 », a noté la CVCA. « Prises ensemble, ces trois mesures fourniront les liquidités nécessaires aux start-ups à forte croissance du Canada pour survivre à cette période de crise aiguë, soutenant ainsi notre écosystème de l’innovation ».
Outre l’augmentation de la subvention salariale, la deuxième recommandation de la CVCA était de payer toutes les demandes fiscales de RS&DE sur une base accélérée « sans examen ». L’organisation a demandé que toutes les demandes actuelles soient considérées comme légitimes, le PDG de chaque entreprise devant fournir une attestation de la légitimité de ses demandes, avec un accord pour une vérification future si l’ARC en fait la demande.
« Pour 2020, le gouvernement peut verser de manière proactive aux entreprises un paiement intérimaire de six mois pour la RS&DE, basé sur la déclaration de l’année précédente », a suggéré la CVCA. « Il n’y a pas de dépenses supplémentaires pour le gouvernement associées à cette recommandation, cependant, elle aurait un impact immédiat et matériel sur les entreprises qui composent l’écosystème de l’innovation au Canada ».
La CVCA demande également au gouvernement de fournir un « capital adéquat » à la Banque de développement du Canada (BDC), afin de maintenir la liquidité et le flux continu de dollars d’investissement dans l’écosystème de l’innovation du Canada.
Alors que la BDC fait actuellement partie du programme de prêts d’urgence du gouvernement pour les entreprises, qui a reçu 12,5 millions de dollars supplémentaires vendredi, la CVCA demande des capitaux supplémentaires pour les investisseurs et les fonds. « C’est d’autant plus important que, traditionnellement, les investisseurs étrangers se retirent en temps de crise, ce qui aggrave encore le problème de liquidités », indique la CVCA dans sa lettre.
Elle a demandé à la BDC de fournir des prêts de contrepartie sous forme de billets convertibles, sur une base de un pour un avec les partenaires généraux (GP). La CVCA a suggéré que, bien que les prêts portent intérêt, ils n’auraient aucune obligation de paiement pendant une période maximale de 36 mois, après quoi l’obligation pourrait être convertie en actions à la discrétion de la BDC.
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« La CVCA comprend que dans le passé, le groupe d’investissement stratégique de la BDC a mis en place un mécanisme similaire pour les jeunes entreprises prometteuses », peut-on lire dans la lettre. « Dans le contexte actuel, nous recommandons que ce programme soit accessible aux entreprises financées par le capital-risque à tous les stades ».
La CVCA a également demandé à la BDC d’aider à clôturer les cycles de négociation pour les médecins généralistes qui sont actuellement en hausse, en invoquant la difficulté de clôturer étant donné l’incertitude actuelle du marché. « Cela entraînera des délais prolongés pour la collecte de fonds et l’incapacité de commencer à déployer des capitaux sur le marché, ce qui se traduira par un flux de capitaux fortement limité dans l’écosystème de l’innovation canadien, en particulier en 2020 », a écrit la CVCA. « La BDC a un rôle important à jouer pour combler ce fossé par l’allocation rapide de dollars pour fermer ces fonds, accélérant ainsi le flux d’investissement de capital-risque dans les start-ups innovantes tout au long de 2020 ».
Dans cette lettre, la CVCA a également demandé à la BDC de modifier temporairement les paramètres de prêt, une mesure qui pourrait accroître les liquidités des start-ups et des petites entreprises technologiques qui ne sont généralement pas admissibles à ce type de prêts. À cette fin, la CVCA a demandé au gouvernement de reporter les paiements du principal et des intérêts à la BDC et de renoncer aux ratios de la convention, afin d’éviter les défauts de paiement.
Alors que Mme Furlong a applaudi l’annonce fédérale de vendredi, elle a déclaré à BetaKit que « la structure actuelle du programme de prêt bancaire suppose une relation préexistante avec les institutions financières que la plupart des startups n’ont pas. Bien que nous soyons encouragés par les mesures prises aujourd’hui, nous demandons instamment au gouvernement d’aller rapidement de l’avant et d’adopter les recommandations exposées dans notre lettre au ministre Ng aujourd’hui ».
« Le capital-investissement et le capital-risque jouent un rôle essentiel dans l’économie canadienne. Le capital-risque canadien a fait d’énormes progrès ces dernières années », note la CVCA dans sa lettre. « Il est impératif que le gouvernement et l’industrie travaillent ensemble pour prendre des mesures immédiates afin de sauvegarder ses progrès et de garantir la promesse d’avenir inhérente au solide écosystème de l’innovation au Canada ».
« Nous sommes impatients de travailler avec tous les niveaux de gouvernement pour faire en sorte que les petites entreprises et les entrepreneurs du Canada puissent surmonter cette crise », a ajouté M. Furlong.