Le nouveau projet ambitieux du PDG de Facebook, Mark Zuckerberg est de fusionner l’infrastructure de ses trois applications de messagerie : Facebook Messenger, Instagram, et WhatsApp.
Selon un article publié le vendredi 25 janvier par le New York Times, cette éventuelle fusion devrait être effective vers la fin de cette année ou au plus tard au début de l’année précédente. Les 3 services – qui accumule aujourd’hui 2,6 milliards d’utilisateurs dans le monde- continueront toujours d’opérer sous leurs propres noms, mais « l’infrastructure technique sous-jacente » sera réunie en une seule, permettant ainsi aux utilisateurs des différentes applications de pouvoir communiquer entre eux, avec un cryptage de bout-en-bout des messages.
Bien que cette fonctionnalité est déjà présente sur WhatsApp, elle serait encore en option sur Messenger, et elle n’existerait même pas sur Instagram. La mise en place de ce nouveau projet demanderait le travail de milliers d’employés de Facebook pour la reconfiguration des trois plateformes, mais le PDG le considère comme prioritaire, d’après des sources internes qui ont été interrogées par le journal le New York Times. L’objectif serait de faire en sorte que les utilisateurs utilisent un peu plus souvent les divers services, et d’ouvrir de nouvelles portes pour la vente publicité, et ajouter de nouveaux services.
Facebook déclare qu’il veut « construire la meilleure expérience de messagerie possible » et qui soit à la fois « rapide, simple, fiable et privée ». Cette décision montre davantage l’implication de Mark Zuckerberg au sein de WhatsApp et d’Instagram, les deux services qui ont été acquis par Facebook en 2014 et en 2012, et cela, malgré les promesses d’autonomie faite par ce dernier à l’époque.
Au cours de l’année 2018, les fondateurs d’Instagram et de WhatsApp ont tour à tout quitté Facebook, et ont été remplacés par des proches de Marc Zuckerberg lui-même. Selon le New York Times, quelques-uns des employés de WhatsApp auraient fait part de leur désaccord concernant ce nouveau projet de Facebook.
Un rapprochement qui inquiète les législateurs
Ce rapprochement entre les 2 applications inquiète grandement les législateurs, surtout en ce qui concerne le respect de la vie privée des utilisateurs et des anti-trusts.
« C’est pour cela qu’il aurait dû y avoir plus de vigilance lors des rachats d’Instagram et WhatsApp par Facebook, qui semble maintenant clairement être des fusions horizontales qui auraient dû être surveillées dans le cadre des règles anti-trusts » déclare Ro Khanna, un représentant démocrate au Congrès, sur le réseau social Twitter. « Imaginez à quel point le monde serait différent si Facebook était en compétition avec Instagram et WhatsApp. Cela aurait encouragé une vraie concurrence qui aurait promu le respect de la vie privée au bénéfice du consommateur. » a-t-il ajouté.
De son côté, Ron Wyden , le sénateur démocrate, s’interroge dans un communiqué transmis à Business Insider : « J’ai beaucoup de questions sur la façon dont Facebook prévoit de combiner ces services. Si cela affaiblit la sécurité et le cryptage de WhatsApp d’une manière ou d’une autre, cela représenterait un revers important pour la sécurité de millions de personnes dans le monde ». Et il poursuit en disant : « Si Facebook fait cela pour récolter plus de données personnelles à des fins commerciales, c’est une raison de plus d’être inquiet de la façon dont les entreprises utilisent nos données ».