La promesse de « livraison gratuite » est souvent mise en avant par les sites de e-commerce, donnant aux consommateurs l’impression de faire une bonne affaire. Pourtant, dans les faits, cette gratuité est un leurre.
La livraison n’est jamais vraiment gratuite
Comme le Père Noël, la « livraison gratuite » n’existe pas réellement. Ce n’est pas parce que cette mention figure sur un site que la livraison est sans coût. En réalité, elle est simplement dissimulée dans le prix final.
Les livreurs ne travaillent pas bénévolement : ils sont salariés, souvent rémunérés au SMIC. Les véhicules utilisés pour les livraisons ont un coût d’achat ou de location, tout comme le carburant nécessaire à leur fonctionnement. Ces dépenses sont inévitables. De manière rationnelle, il est donc impossible d’offrir une livraison réellement gratuite.
Selon le type de produit commandé, le coût de la livraison varie. Pour des colis standards, il oscille entre 10 et 20 euros. Mais pour des livraisons plus volumineuses, comme des courses alimentaires, ce coût grimpe davantage, atteignant généralement 20 euros en raison du poids et de l’espace qu’elles occupent. Ce montant, d’une façon ou d’une autre, est répercuté sur le consommateur.
Stratégies pour financer la « livraison gratuite »
Pour compenser ce coût, les commerçants adoptent différentes stratégies. Par exemple, dans le cas des courses alimentaires, deux techniques sont souvent utilisées :
- Prix plus élevés : Les produits vendus en ligne sont souvent 10 à 20 % plus chers que dans les magasins physiques. Cette majoration permet de couvrir les frais de livraison.
- Minimum d’achat imposé : Les consommateurs doivent souvent dépenser un montant minimum, généralement entre 100 et 150 euros. Cela garantit une marge suffisante pour le commerçant, qui peut ainsi financer la livraison.
Ces pratiques permettent aux vendeurs de faire croire que la livraison est gratuite, alors qu’elle est en réalité intégrée dans le prix global.
Une perception culturelle du service
En France, les consommateurs ont tendance à vouloir des services sans les payer explicitement, comme en témoigne l’expression « service compris ». Cela contraste avec d’autres pays, notamment les États-Unis, où les services sont considérés comme ayant une valeur distincte, souvent rémunérés par des pourboires.
Pour répondre à cette préférence culturelle, les commerçants français masquent le coût réel des services comme la livraison. En apparence, celle-ci est « gratuite », mais en réalité, elle est toujours facturée d’une manière ou d’une autre.
Ainsi, la « livraison gratuite » est avant tout une stratégie marketing, donnant l’illusion d’une gratuité qui n’existe pas vraiment. Les consommateurs, bien qu’enthousiastes, paient toujours pour ce service, souvent sans s’en rendre compte.
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Expert en e-commerce pour news.chastin.com, Antoine analyse les stratégies de vente en ligne et les nouvelles tendances du commerce digital. Passionné par l'innovation dans le secteur du e-commerce, il aime partager des conseils sur l’optimisation des plateformes et les meilleures pratiques marketing. Antoine a également d'autres centres d'intérêts comme la course à pied et le design minimaliste.
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