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Conséquences économiques de la chute du gouvernement Barnier

La chute du gouvernement Barnier entraîne l’abandon de son projet de budget, une « disparition » qui inquiète le monde de l’entreprise en craignant une aggravation de l’insécurité fiscale et financière.

La censure de feu le gouvernement Barnier et l’abandon du projet de loi de finances 2025 qu’il portait auront des répercussions sur les fondamentaux de l’économie française. « En plus du risque de dégradation de la note de la France par les agences de notation, ce qui alourdirait le poids de la dette nationale et pourrait réduire notre capacité d’investissement et de soutien à l’économie, la situation actuelle intensifie notre manque de visibilité politique, fiscale et réglementaire pour les entrepreneurs », déclare François Perrin, président du MEDEF Nouvelle-Aquitaine.

Depuis six mois et la dissolution du gouvernement, tous les indicateurs économiques français montrent que les entreprises ralentissent leurs décisions d’investissement et d’embauche. Ce phénomène affecte également les collectivités locales, qui sont des clientes importantes pour de nombreuses entreprises.

François Perrin (MEDEF) : « La situation renforce notre manque de visibilité »

« Même si, apparemment, nous ne risquons pas un shutdown comme aux États-Unis, nous observons que les collectivités, sollicitées pour rééquilibrer les comptes de l’État et incertaines des mesures à venir, ont cessé leurs activités », précise François Perrin, président régional du syndicat patronal.

La chute du gouvernement Barnier et le rejet de son projet de budget ne créent pas seulement des difficultés. Actuellement, les grandes entreprises échappent à l’augmentation des taxes prévues et évitent la suppression des exonérations de charges annoncées il y a seulement 24 heures. Ainsi, les hausses des cotisations sociales, la surtaxe sur l’impôt sur les sociétés, et la réduction des aides à l’apprentissage ne se concrétisent plus.

Des gagnants et des perdants

« Cela peut être vrai, mais les perdants sont majoritaires. Les mesures susceptibles de relancer des secteurs comme la construction et l’immobilier, telles que la réduction des normes ou l’assouplissement des ZAN (Zéro Artificialisation Nette), sont désormais abandonnées, ce qui est très préoccupant. Dans le seul département de la Gironde, 5 000 licenciements ont eu lieu dans ce secteur ces derniers mois ! », déplore François Perrin.

Bien que le taux de chômage n’ait jusqu’à présent connu qu’un léger rebond, principalement lié à l’attentisme des employeurs et aux difficultés de croissance des entreprises, l’incertitude économique pourrait inciter les ménages français à privilégier l’épargne plutôt que la consommation, ce qui entraînerait un frein significatif à la croissance.

Ce ralentissement serait encore amplifié si le retour au barème 2024, non revalorisé de 2 % comme prévu pour tenir compte de l’inflation, conduit 380 000 foyers à devenir imposables et 17 millions d’autres à payer davantage d’impôts. Dans ce contexte, les économistes de l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) estiment que la croissance en 2025 pourrait se limiter à 0,5 %, contre une prévision de +0,8 % en octobre dernier.

Auteur/autrice

  • Spécialiste en économie pour news.chastin.com, Yeva s'intéresse aux évolutions des marchés mondiaux et les enjeux financiers qui façonnent l'économie. Passionnée par l’analyse des dynamiques économiques et leur impact global, elle aime simplifier les concepts financiers pour les rendre accessibles à un large public. Lorsqu'elle ne se consacre pas à l'économie, Yeva se passionne pour le yoga et la littérature contemporaine.

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