Le 4 décembre, 331 députés ont voté en faveur de la motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire, entraînant la chute du gouvernement Barnier. Cette décision bouleverse le secteur de l’immobilier, qui commençait à montrer des signes de reprise. Le projet de loi de finances pour 2025, porteur de mesures importantes pour relancer le marché, est désormais suspendu.
Des mesures cruciales mises en suspens
Avec la fin précipitée du gouvernement, plusieurs réformes destinées à dynamiser l’immobilier sont abandonnées :
- Élargissement du prêt à taux zéro (PTZ) : Le projet prévoyait d’assouplir les conditions d’accès au PTZ pour inclure tous types de biens et l’ensemble du territoire, notamment pour les primo-accédants. Ce plan, prévu pour février 2025, est désormais à l’arrêt.
- Exonération fiscale des droits de succession : Une niche fiscale permettant des dons jusqu’à 100 000 € pour financer des projets immobiliers, sous conditions, devait relancer les transactions. Elle est suspendue.
- Prolongation du dispositif Pinel : Ce dispositif offrant des avantages fiscaux pour les investisseurs devait être prolongé jusqu’en mars 2025. Sa fin, prévue pour décembre 2024, reste maintenue.
- Calendrier des passoires thermiques : Une proposition visait à assouplir l’interdiction de location des logements classés G au 1er janvier 2025. Sans cette réforme, le calendrier initial s’appliquera.
L’incertitude s’installe dans le secteur immobilier
La censure a plongé les professionnels de l’immobilier dans une nouvelle période de doutes. Guillaume Martinaud, président de la coopérative Orpi, alerte : « Le logement, pilier de l’économie nationale, ne peut rester otage d’un blocage institutionnel. » Brice Cardi, président de l’Adresse, souligne également : « Cette situation risque de freiner encore les acheteurs, déjà hésitants, en raison du manque de visibilité. »
Pour les promoteurs et constructeurs, la déception est palpable. Damien Hereng, président de la Fédération des Constructeurs de Maisons Individuelles, déplore : « L’élargissement du PTZ semblait être une décision clé pour relancer le marché. Tout est maintenant remis en question. »
Une menace sur les taux immobiliers
La chute du gouvernement et l’incertitude politique font craindre une hausse des taux d’emprunt. Bien que Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer, tempère ces inquiétudes en rappelant la baisse des taux de la Banque centrale européenne, les experts estiment que cette instabilité pourrait freiner les baisses prévues.
Une lueur d’espoir ?
Malgré cette situation, tout n’est pas perdu. Les textes suspendus pourront être repris et amendés par le futur gouvernement. Henry Buzy-Cazaux, président de l’IMSI, invite à l’optimisme : « Une loi de finances rectificative au début de 2025 pourrait réintroduire les mesures nécessaires à la relance. »
De plus, Valérie Létard, ministre du Logement, reste une figure respectée par l’ensemble des acteurs du secteur. Son maintien pourrait apporter une continuité essentielle aux efforts de redressement.
Conclusion : l’urgence d’une action concertée
Le secteur immobilier, moteur économique et social, se retrouve à nouveau en difficulté. Les acteurs appellent à une action rapide pour éviter un effondrement durable du marché. Le prochain gouvernement aura la responsabilité de restaurer la confiance et de relancer des mesures clés pour soutenir le logement en France.
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Expert en économie pour news.chastin.com, Raphael analyse les grandes tendances économiques mondiales et leurs impacts sur les marchés financiers. Passionné par les dynamiques économiques et les nouvelles technologies, il aime rendre accessibles des sujets complexes à travers des articles clairs et instructifs. En dehors de l'économie, Raphael s'intéresse à la musique classique et aux échecs.
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