La pratique appelée “Refund” gagne en popularité, posant une menace croissante pour les leaders du e-commerce. Amazon a décidé d’intensifier ses mesures de sécurité pour contrer cette fraude.
Une technique bien rodée
Acheter un produit sur Amazon, ne pas le recevoir, puis demander un remboursement. Cette procédure, courante en cas de litiges légitimes, a été détournée par certains pour en faire une méthode de fraude organisée. À l’approche des fêtes de fin d’année, cette pratique frauduleuse, connue sous le nom de “Refund”, prend de l’ampleur.
Les différentes formes de la fraude au remboursement
Cette fraude peut se décliner en plusieurs variantes, toutes profitant des politiques de remboursement des plateformes de vente en ligne.
- Simulation de non-livraison : La méthode la plus simple consiste à commander un produit avec livraison sans signature, puis à déclarer qu’il n’a jamais été reçu. Entre les déclarations contradictoires du livreur et du client, les plateformes choisissent souvent de rembourser l’acheteur. Le fraudeur peut alors garder l’article ou le revendre.
- Substitution de produit : Cette méthode implique de commander un article identique à un produit usé, de le remplacer par le neuf, puis de renvoyer l’ancien en prétextant un défaut de fabrication.
- Renvoi de colis falsifié : Une technique plus risquée consiste à renvoyer un colis en insérant un objet du même poids et de la même taille que le produit initial. Amazon, se fiant uniquement à ces critères, procède souvent au remboursement sans ouvrir le colis. Bien que moins fréquente aujourd’hui, cette méthode reste utilisée.
Des sanctions sévères pour les fraudeurs
Avec l’approche de Noël, la tentation de tenter ces pratiques illégales s’intensifie. Toutefois, Amazon et d’autres acteurs du secteur ont renforcé leur vigilance. En collaborant avec Interpol, Europol, et les autorités locales, les entreprises de e-commerce traquent les fraudeurs. Certains récidivistes se sont déjà vu infliger des amendes atteignant plusieurs dizaines de milliers d’euros, selon BFMTV.
Les réseaux sociaux comme TikTok et Telegram jouent un rôle dans la diffusion de ces pratiques, en proposant des tutoriels et des conseils pour orchestrer ces fraudes. Des groupes spécialisés forment même de nouveaux adeptes, professionnalisant ainsi cette activité illégale.
En France, la loi est stricte. Les fraudeurs risquent jusqu’à 5 ans de prison et 375 000 € d’amende pour escroquerie ou abus de confiance, en vertu des articles 313-1 et 314-1 du Code pénal. Le recel de biens frauduleux (article 321-1) expose également les fraudeurs à des poursuites pénales.
L’intelligence artificielle pour traquer les abus
En plus de son partenariat avec les autorités, Amazon a recours à l’intelligence artificielle pour détecter les comportements frauduleux. Ces algorithmes surveillent les schémas anormaux, comme un nombre élevé de retours ou de litiges associés à une même adresse IP. Cette technologie permet d’identifier rapidement les fraudeurs et de limiter les abus.
Alors que le “Refund” devient une menace sérieuse pour l’e-commerce, Amazon intensifie ses efforts pour protéger ses opérations et responsabiliser les utilisateurs. Les sanctions sévères et les outils technologiques renforcent une lutte qui s’annonce essentielle pour préserver la confiance des clients.
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Spécialiste en e-commerce pour news.chastin.com, Sarah décrypte les tendances du commerce en ligne et les stratégies pour optimiser les ventes digitales. Intéressée par les nouvelles technologies et le marketing en ligne, elle aime partager des astuces pratiques pour améliorer l’expérience utilisateur. En dehors de l’e-commerce, Sarah a une passion pour la lecture de romans policiers et la cuisine internationale.
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