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Amazon arnaqué de 300 000 € : deux jeunes espagnols exploitent les procédures de remboursement

Malgré ses grandes innovations, le géant technologique de la vente en ligne américaine Amazon s’est fait arnaqué de 300.000 € de marchandises. Un espagnol seulement âgé d’une vingtaine d’années a identifié une faille dans le système et les réglementations des retours de l’entreprise de Seattle et l’a exploité.

Ce type d’arnaque n’est cependant pas nouveau, puisque trois américains ont également déjà contourné le système d’Amazon pour s’enrichir de plus d’1,2 millions USD entre 2014 et 2016. Ces fraudes ont toutefois permis de mettre à jour des pratiques scandaleuses au niveau du leader de l’e-commerce international et de ses concurrents : la destruction des invendus.

Les procédures de retour et d ‘échanges de produits d’Amazon qui profitent à des arnaqueurs

James Gilbert Kwarteng, un espagnol de 22 ans vivant à Palma de Majorque, a été libéré sous caution de 3 000 € en attendant le jugement de son procès concernant les accusations de fraude et d’organisation criminelles retenues à son égard. Il aurait en effet accumulé plus de 300 000 € de produits à l’insu d’Amazon.

James Kwarteng se faisait remboursé de la terre par Amazon

L’espagnol de 22 ans a, pendant de nombreuses années, exploité une pratique ingénieuse pour s’enrichir au dépend d’Amazon. Sa technique se basait sur l’absence de contrôle des contenus des colis retournés par les clients de l’entreprise.

En effet, toutes les commandes qui sont retournées à Amazon pour cause de défectuosité ou de non-conformité ne sont pas ouvertes par les équipes en charge du service. Ces dernières avaient uniquement pour consignes de vérifier les poids des colis retournés pour les comparer à ceux qui étaient consignés avant l’expédition. Si les poids entre les envois et les retours sont identiques, les opérateurs pouvaient conclure que le produit était bien à l’intérieur.

Il faut en effet rappeler que l’entreprise de Jeff Bezos est toujours en quête de la meilleure manière d’économiser du temps et l’ouverture de chaque colis retourné par les clients pour en vérifier le contenu peut prendre plusieurs minutes. Pour raccourcir ces délais, l’entreprise a ainsi adopté une méthode plus expéditive en utilisant uniquement une balance afin de contrôler la présence des produits dans leurs emballages d’expédition.

C’est cette procédure que Kwarteng a particulièrement exploité, car à la réception de chacune de ses commandes, le jeune espagnol pesait systématiquement les colis avant de les ouvrir. Il procédait ainsi pour connaître quelle quantité de terre il devait mettre à l’intérieur du carton pour y remplacer le produit qu’il allait bien sûr garder. Il renvoyait ainsi le carton rempli de terre au centre de logistique d’Amazon situé à Barcelone pour demander un remboursement.

A noter que les retours en moins de 30 jours sont, par ailleurs, pris en charge par la plateforme. Grâce à cet ingénieux stratagème, l’escroc a acquis des milliers de produits gratuitement et a même créé son propre site e-commerce pour les vendre moins cher que sur Amazon. Cependant, c’est la quantité des colis retournés qui a mis la puce à l’oreille des superviseurs du centre de logistique barcelonais, lesquels ont fini par ouvrir un carton et ont découvert la supercherie. Kwarteng risque jusqu’à 6 ans de prison.

Trois américains escroquent Amazon de plus d’1 millions $ entre 2014 et 2016

Les clients d’Amazon bénéficient d’une garantie concernant la conformité des produits qu’ils réceptionnent par rapport à leurs commandes. Dans certains pays, comme aux USA, il est notamment possible de recevoir très rapidement les colis de la plateforme américaine, voire en moins de 24h actuellement. Trois américains ont ainsi tourné les qualités des services du géant de la vente en ligne à leurs uniques avantages.

En effet, Erin et Leah Finan passaient de nombreuses commandes et en demandaient systématiquement les remboursements en changeant souvent de comptes. Or, grâce à la rapidité des livraisons et à la souplesse des processus d’échange appliqués dans les centres de logistique de la firme, les produits de rechange arrivaient sans que le couple n’ait encore renvoyé l’ancien produit. Ils parvenaient ainsi à obtenir deux produits pour le prix d’un seul et ont pu user de ce stratagème pendant plus de deux ans. Les produits étaient ensuite confiés à Danijel Glumac qui se chargeait du recel. Les trois américains purgent actuellement des peines de 6 ans de prison.

Amazon ne peut plus jeter ou incinérer les produits retournés

L’absence de contrôle au niveau des colis retournés par les clients d’Amazon est à la source des escroqueries dont il a été victime. En effet, toutes les marchandises retournées étaient directement mis à la poubelle.

Loi concernant l’économie circulaire : des règles plus strictes pour Amazon

En France, ce ne sont pas moins de 3,2 millions de produits qui sont ainsi jetés par la firme. Cette pratique est actuellement pointée du doigt, puisque près de 80% des articles détruits sont encore utilisables et vendables. Amazon procède ainsi, car les vendeurs qui sont généralement chinois, lui louent des espaces de stockage dans ses entrepôts. Les coûts peuvent devenir très élevés au fur et à mesure que les marchandises s’accumulent et atteignent en moyenne 1000 € par mois le mètre carré.

De plus, se faire retourner les produits reviendrait encore plus cher aux vendeurs asiatiques. Ainsi, ces derniers préfèrent autoriser Amazon à jeter les articles neufs retournés ou qui ne trouvent pas d’acheteurs. C’est la solution qui leurs revient la moins chère. Néanmoins, avec la nouvelle loi concernant l’économie circulaire, établie dans le cadre du Développement durable en 2030, cette pratique devient illégale.

Amazon et toutes les entreprises commerciales se voient obligées maintenant de trouver des solutions pour éviter de détruire des biens qui sont encore consommables. Pour cela, la mise en place d’un indice de réparabilité est même recommandée par les législateurs, afin de déterminer les possibilités/coûts de réparation des marchandises défectueuses, ainsi que les procédures de reconditionnement ou de recyclage des produits en fin de vie.

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