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L'application de surveillance de masse des coronavirus suscite l'indignation en France



Le gouvernement français se heurte à une forte résistance alors qu’il se prépare à déployer une application de recherche des contacts pour lutter contre le coronavirus. Cette application, appelée StopCovid, vise à suivre les déplacements des citoyens français et à les informer s’ils entrent en contact avec des personnes infectées.

Le 26 avril, plus de 140 experts français de la cybersécurité et de la vie privée a signé un avertissement public sur les risques potentiels de StopCovid et d’autres applications similaires.

« Toutes ces applications comportent des risques très importants en ce qui concerne le respect de la vie privée et des libertés individuelles. L’un d’entre eux est la surveillance de masse par des acteurs privés ou publics, contre laquelle l’Association internationale pour la recherche cryptologique (IACR) s’est engagée par la résolution de Copenhague », ont déclaré les experts.

La France veut contourner les obstacles à la protection de la vie privée

Les autorités françaises se sont retrouvées dans une impasse avec le géant américain Apple, car l’application va à l’encontre des mécanismes de protection de la vie privée intégrés à iOS, ce qui suscite des inquiétudes quant à sa confidentialité.

Actuellement, le système d’exploitation des iPhones ne permet à aucune application de rechercher en permanence d’autres appareils et d’envoyer les données des utilisateurs via une connexion Bluetooth en arrière-plan. Pour ce faire, un smartphone doit être déverrouillé et les applications doivent être actives sur l’écran principal.

Pourtant, la fonctionnalité d’arrière-plan est une grande partie de StopCovid, car il veut constamment stocker et envoyer les données à un serveur central géré par les services de santé de l’État. Le gouvernement français a demandé à Apple de supprimer cet « obstacle » axé sur la protection de la vie privée pour que le système fonctionne.

« Nous demandons à Apple de lever l’obstacle technique pour nous permettre de développer une solution européenne souveraine en matière de santé qui sera liée à notre système de santé », a déclaré le ministre français du numérique, Cédric O a déclaré à Bloomberg.

Il a déclaré que les ministres ont déjà discuté de leurs préoccupations avec Apple, mais qu’ils ne « progressent pas » en tant que société les renvoie « à ses plans pour une application similaire en partenariat avec Google ».

Comme Décrypter Comme nous l’avons déjà signalé, les sociétés technologiques américaines Apple et Google ont ont annoncé leurs plans d’intégrer une nouvelle technologie de recherche de contacts de coronavirus basée sur Bluetooth dans les systèmes d’exploitation iOS et Android. Cette solution a déjà fait l’objet de nombreuses critiques quant à ses implications en matière de protection de la vie privée, mais les entreprises ont affirmé que la vie privée de leurs utilisateurs resterait la priorité.

Dans ce contexte, certains experts affirment que la réticence de la France à utiliser l’API (interface de programmation d’applications) d’Apple-Google pourrait être dictée par la politique plutôt que par une nécessité, d’autant plus que l’initiative conjointe des géants de la technologie offre essentiellement la même fonctionnalité de recherche des contacts – à l’exception des applications qui l’utilisent – et doit respecter ses règles de protection de la vie privée.

« Ces principes de protection de la vie privée ne vont pas changer. Il s’agit de principes fondamentaux minimums de protection de la vie privée qui sont nécessaires pour que cela fonctionne », demande Gary Davis, directeur mondial de la protection de la vie privée et de l’application de la loi chez Apple, aurait déclaré lors d’un webinaire organisé par le groupe libéral du Renouveau au Parlement européen.

Demain, le Parlement français doit discuter de StopCovid. Il semble qu’à moins qu’Apple et Google ne bougent sur leurs principes de protection de la vie privée, la France devra trouver un nouveau moyen de suivre ses citoyens.

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