L’économie française est en pleine turbulence, confrontée à des défis sans précédent. Entre déficits incontrôlés, montée du chômage, instabilité politique et perspectives de récession, tous les signaux sont au rouge. Pour Marc Touati, économiste et président du cabinet ACDEFI, une réforme rapide et audacieuse est indispensable pour éviter une catastrophe économique.
Une situation critique sur tous les fronts
Les derniers événements illustrent le déclin : le rejet du budget par le gouvernement, l’impopularité croissante d’Emmanuel Macron, et l’incapacité à maîtriser les finances publiques. Le déficit et la dette ont atteint des niveaux alarmants, tandis que les indicateurs économiques avancés, comme les PMI et les indices de confiance des ménages, annoncent une augmentation du chômage et une contraction imminente de l’économie.
Pression des marchés financiers
Les marchés financiers ont clairement exprimé leur méfiance. Le rendement des obligations françaises à 10 ans dépasse désormais celui des obligations grecques, malgré le soutien de la BCE. L’écart de taux entre la France et l’Allemagne s’est creusé jusqu’à 90 points de base, un niveau inédit depuis 2012, avant de se stabiliser autour de 80 points. Quant au «spread» avec le Portugal, il oscille entre 30 et 40 points depuis octobre. Cette situation reflète une profonde crise de confiance.
Un déficit public hors de contrôle
La France est le seul pays de la Zone Euro à avoir vu son déficit public augmenter ces deux dernières années. En 2025, il devrait encore dépasser 6 % du PIB, plaçant le pays en tête des mauvais élèves européens. Cette gestion budgétaire défaillante entraîne une hausse des taux d’intérêt, aggravant encore plus le coût de la dette.
Depuis 2020, la dette publique a explosé, passant à environ 3 300 milliards d’euros (soit près de 115 % du PIB). Pourtant, cette augmentation massive de la dette n’a pas produit les effets économiques escomptés. Le PIB n’a progressé que de 450 milliards d’euros, tandis que la dette a grimpé de 850 milliards. Un manque d’efficacité criant.
Une dette inquiétante pour la souveraineté nationale
Plus de 54,6 % de la dette publique française est désormais détenue par des investisseurs étrangers, contre 47,8 % en 2021. Cette dépendance compromet la souveraineté économique du pays et rend la situation encore plus fragile face aux fluctuations des marchés.
Un cercle vicieux en marche
Avec la hausse des taux d’intérêt, le coût du service de la dette atteint désormais 60 milliards d’euros par an, et pourrait grimper à 75 milliards prochainement. Cela impacte également les crédits aux entreprises et aux ménages, freinant l’activité économique, augmentant le chômage et creusant encore plus le déficit. La spirale infernale continue jusqu’à un éventuel point de rupture.
Une solution radicale pour inverser la tendance
Pour sortir de cette impasse, Marc Touati propose une « thérapie de choc bienveillante » basée sur deux piliers :
- Alléger la pression fiscale sur les ménages et les entreprises, en réduisant notamment les impôts sur la production et la CSG. Cette baisse permettrait de restaurer la confiance et de stimuler la croissance.
- Réduire les dépenses publiques, en particulier les dépenses de fonctionnement qui ont augmenté de 15 % en trois ans. Une gestion plus rigoureuse s’impose pour éviter l’hémorragie budgétaire.
Conclusion : Un espoir de redressement
Même si la situation semble désespérée, un redressement est encore envisageable. Il exige une prise de décision rapide, courageuse et responsable. Il est temps pour l’État de changer de cap, d’adopter une gestion financière plus saine et de restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs. Agir maintenant est impératif pour éviter une récession prolongée et reconstruire une économie française résiliente et compétitive.
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