Lors du SophIA Summit, Clara Chappaz, secrétaire d’État à l’intelligence artificielle et au numérique, a présenté la feuille de route de la France pour se positionner comme un leader mondial de l’IA.
Une ambition affirmée pour la France
Bien que retenue par un agenda chargé, Clara Chappaz est intervenue par visioconférence à la 7e édition du SophIA Summit, un événement majeur pour les experts en intelligence artificielle. Elle a rappelé l’ambition de l’État : faire de la France un acteur incontournable de l’IA à l’échelle mondiale. Cette mission s’inscrit dans la continuité de la première stratégie nationale lancée en 2018, qui bénéficie d’un financement de 2,5 milliards d’euros dans le cadre du plan France 2030.
« L’IA est une technologie aux impacts économiques et politiques majeurs. Elle reflète notre vision du monde et exige de bâtir un écosystème propre », a souligné la secrétaire d’État.
Un écosystème prometteur et compétitif
La France se distingue par la qualité de ses talents, dont beaucoup brillent dans les laboratoires de recherche à l’étranger. Elle bénéficie également d’un avantage énergétique grâce à son recours au nucléaire, qui réduit l’empreinte carbone de son IA.
Clara Chappaz a mis en lumière les avancées françaises :
- Plus de 1 000 startups spécialisées en IA, déployant des solutions dans la santé et les technologies vertes.
- 1,2 milliard d’euros levés en 2023, une progression de 63 % en un an, positionnant la France comme le leader européen en IA.
Pour maintenir cet élan, elle insiste sur l’importance de renforcer les infrastructures. Parmi les initiatives majeures, le gouvernement a labellisé en mai dernier neuf IA-Clusters, des pôles d’excellence en recherche et formation soutenus par une enveloppe de 360 millions d’euros, dont l’institut 3IA Côte d’Azur.
Une IA au service de tous
Clara Chappaz prône une approche inclusive, durable et éthique de l’intelligence artificielle. « Il est essentiel que l’IA profite au plus grand nombre, qu’il s’agisse d’améliorer la productivité, de faire avancer la santé ou de répondre aux défis globaux », a-t-elle affirmé.
Elle a également souligné l’importance d’une collaboration étroite entre chercheurs, startups, grandes entreprises et administrations. Ce travail commun sera au cœur des discussions lors du sommet mondial sur l’intelligence artificielle, qui se tiendra à Paris les 10 et 11 février 2024.
Le défi de la réglementation et des investissements
La France doit concilier innovation et régulation, notamment avec l’IA Act de l’Union européenne. « La réglementation ne doit pas freiner l’innovation mais garantir l’accessibilité, la gouvernance et la sécurité de cette technologie transformatrice », a-t-elle précisé.
Enfin, pour rivaliser avec les États-Unis et la Chine, qui dominent avec des investissements respectifs de 248,9 et 95,1 milliards de dollars entre 2013 et 2022, la France doit attirer davantage d’investissements privés. Actuellement, ses financements atteignent 6,6 milliards de dollars, un écart significatif à combler pour renforcer sa compétitivité.
En résumé
La feuille de route française pour l’intelligence artificielle repose sur trois axes : renforcer l’écosystème entrepreneurial, promouvoir une IA accessible et éthique, et attirer des investissements privés. Clara Chappaz entend placer la France parmi les leaders mondiaux tout en faisant de l’IA un outil au service du bien commun.
Auteur/autrice
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Spécialiste en économie pour news.chastin.com, Yeva s'intéresse aux évolutions des marchés mondiaux et les enjeux financiers qui façonnent l'économie. Passionnée par l’analyse des dynamiques économiques et leur impact global, elle aime simplifier les concepts financiers pour les rendre accessibles à un large public. Lorsqu'elle ne se consacre pas à l'économie, Yeva se passionne pour le yoga et la littérature contemporaine.
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