Après des débats houleux et un tollé face au gel initialement prévu des pensions de retraite jusqu’à juillet 2025, le gouvernement a revu sa copie. Une revalorisation partielle des retraites aura lieu dès janvier, avec des ajustements spécifiques en juillet pour les retraités les plus modestes. Voici ce que cela signifie concrètement selon votre profil.
Une revalorisation de 0,9 % dès janvier 2025
À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, toutes les pensions seront augmentées de 0,9 %, soit la moitié du taux d’inflation estimé pour 2024 (1,8 %).
- Pour une pension de 1 200 euros, cette hausse représente une augmentation mensuelle de 10,8 euros. En comparaison, une indexation complète aurait permis une hausse de 21,6 euros, soit une perte de 10,8 euros par mois.
- Pour une pension de 1 600 euros, la revalorisation sera de 14,4 euros, et pour une pension de 1 900 euros, elle s’élèvera à 17,4 euros.
Une seconde revalorisation pour les petites retraites en juillet
Le 1ᵉʳ juillet 2025, une seconde augmentation est prévue pour les retraités modestes, dont les pensions (base et complémentaire) sont inférieures au Smic net (1 426,30 euros).
- Ces bénéficiaires (44 % des retraités) verront leur pension revalorisée d’un nouveau 0,9 %, en plus de recevoir une compensation rétroactive pour le manque à gagner des six premiers mois de l’année.
- Par exemple, un retraité avec une pension de 1 200 euros recevra 10,8 euros supplémentaires par mois et un versement unique d’environ 65 euros pour compenser la revalorisation manquée sur le premier semestre.
La forme exacte de ce versement compensatoire reste à préciser.
Les retraités non éligibles subiront une perte financière
Les retraités dont les pensions dépassent le seuil pour la seconde revalorisation ne bénéficieront pas de compensation en juillet.
- Pour une pension de 1 600 euros, la perte annuelle s’élèvera à environ 173 euros comparé à une indexation complète.
- Pour une pension de 1 932 euros (le plafond des retraites versées par la Sécurité sociale), cette perte atteindra 209 euros sur l’année.
Des économies budgétaires significatives
Le gouvernement estime que cette mesure permettra d’économiser environ 3 milliards d’euros en 2025. Le compromis préserve en partie les petites retraites, mais reste moins avantageux que l’indexation classique. Initialement, l’exécutif avait proposé de geler les pensions jusqu’en juillet 2025 pour les revaloriser intégralement de 1,8 %, une mesure plus simple mais jugée trop rigoureuse par une partie des parlementaires.
Selon l’économiste Michael Zemmour, ce compromis avantage les petites retraites mais laisse les autres retraités face à des pertes financières non négligeables. Par ailleurs, la revalorisation annuelle prévue en janvier 2026 partira d’une base plus faible, amplifiant les écarts.
Un défi technique à résoudre
Ce compromis soulève une question technique complexe : comment définir la zone intermédiaire entre les retraités bénéficiant de la double revalorisation et ceux qui n’en bénéficieront pas ?
Selon Bruno Chrétien, président de l’Institut de la protection sociale, cette mesure, bien qu’ambitieuse politiquement, pose des défis d’application. Il souligne que la proposition initiale, bien que plus rigoureuse, avait l’avantage de la simplicité.
Avec une première revalorisation partielle en janvier et un ajustement ciblé en juillet pour les petites retraites, le gouvernement cherche un équilibre entre rigueur budgétaire et justice sociale. Cependant, les retraités au-delà des seuils définis subiront des pertes significatives, et les enjeux techniques liés à la mise en œuvre restent un défi à surmonter.
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