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Exclure les lesbiennes de la PMA n'est pas discriminatoire, selon le Conseil d'État

Le Conseil d’État estime que « la différence de traitement entre les couples formés d’un homme et d’une femme et les couples de personnes de même sexe (…) n’est pas contraire au principe d’égalité ».

Refuser d’accorder une procréation médicalement assistée (PMA) à un couple de lesbiennes n’est pas contraire au principe d’égalité devant la loi, estime le Conseil d’État.

La plus haute juridiction administrative juge dans cet arrêt rendu vendredi que « la différence de traitement (…) entre les couples formés d’un homme et d’une femme et les couples de personnes de même sexe (…) n’est pas contraire au principe d’égalité ».

Le Conseil avait été saisi d’une QPC

Pour les juges, « le principe d’égalité ne s’oppose ni à ce que législateur règle de façon différente des situations différentes ni à ce qu’il déroge à l’égalité pour des raisons d’intérêt général ».

Le Conseil d’État avait été saisi début juillet d’une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par un couple de femmes après que le CHU de Toulouse leur a refusé leur demande de PMA en février.

Le couple, dont les problèmes d’infertilité ont été médicalement diagnostiqués, estime que la loi actuelle, qui réserve la PMA aux couples hétérosexuels infertiles ou risquant de transmettre une maladie à l’enfant, « méconnaî(t) le principe d’égalité devant la loi », selon l’arrêt du Conseil d’État.

Selon les deux femmes, cette « différence de traitement entre les couples souffrant d’une infertilité médicalement diagnostiquée, selon qu’ils sont de même sexe ou de sexe différent », n’est pas justifiée.

La Manif pour tous se réjouit de la décision

La question de l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires « n’est donc pas une réponse à un problème de discrimination ni une mesure d’égalité », s’est félicitée dans un communiqué la présidente de la Manif pour tous Ludovine de la Rochère.

Dans un rapport rendu en juillet sur la révision des lois de bioéthique, le Conseil d’État avait choisi ne pas prendre parti : « rien n’impose au législateur d’ouvrir aux couples de femmes et aux femmes seules » l’accès à la PMA, mais rien n’impose non plus le « statu quo », avaient écrit les juges.

Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) a rendu la semaine dernière un nouvel avis favorable à l’extension de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, un des engagements du candidat Emmanuel Macron. Le gouvernement doit déposer un projet de loi bioéthique dans ce sens avant la fin de l’année, en vue d’un débat au Parlement début 2019.

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