La société recherche un soutien public substantiel pour le projet de 20 milliards de dollars.
Intel envisage de déployer une usine de puces de 20 milliards de dollars dans plusieurs pays européens dans le but d’obtenir le soutien de l’UE pour cette décision.
Le PDG du fabricant de puces, Pat Gelsinger, a rencontré des dirigeants européens fin juin et début juillet, dont le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre italien Mario Draghi. L’entreprise recherche un soutien financier de l’UE pour le projet afin de compenser ce qu’elle dit être des coûts de fabrication sensiblement plus élevés en Europe.
En mai, Gelsinger a déclaré que l’entreprise voulait jusqu’à 8 milliards d’euros de subventions, en plus d’un soutien politique
Greg Slater, vice-président des affaires réglementaires mondiales chez Intel, a déclaré au Financial Times : « Nous pourrions placer la fabrication sur un site et l’emballage sur un autre. Nous sommes bien placés pour en faire un projet à l’échelle de l’écosystème, et pas seulement quelques chemins isolés dans un État membre.
« Nous pensons qu’il s’agit d’un projet qui profitera à l’Europe dans son ensemble. »
En mars, l’UE a annoncé son intention d’héberger 20 % de la fabrication mondiale de semi-conducteurs d’ici 2030, en réponse à la pénurie mondiale actuelle de puces et aux inquiétudes concernant la dépendance à l’égard des importations de technologies critiques. Actuellement, l’Europe est responsable d’environ 10 % de l’offre mondiale, Taïwan, la Corée du Sud et le Japon représentant plus de 60 %.
En réponse, Intel a annoncé ses plans pour la nouvelle usine, en plus de réaliser un investissement majeur en cours dans son site existant en Irlande. Pour les nouvelles installations, la société examinerait l’Allemagne, la France, les Pays-Bas et la Belgique, et rechercherait environ 1 000 acres d’espace.
Le plan initial impliquerait la création de deux installations de fabrication (fabs) à l’usine, avec 20 milliards de dollars couvrant une décennie d’exploitation. La société a déclaré que l’investissement total dans l’ensemble du projet pourrait éventuellement dépasser 100 milliards de dollars avec huit usines.
Des responsables du gouvernement français ont déclaré qu’Intel envisageait de fabriquer la technologie 10 nm ou mieux dans la nouvelle usine, tandis que l’investissement dans l’usine de Leixlip est destiné à ouvrir la voie au processus 7 nm de la société, qui devrait être lancé en 2023. La société a récemment conclu un partenariat avec Taïwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) à utiliser sa technologie 3 nm.
Thierry Breton, le commissaire européen au marché unique, a déclaré que l’Europe devrait chercher à produire des puces 2 nm au niveau national à l’avenir. Breton a rencontré Gelsinger en mai.
En plus de son site irlandais, Intel fabrique également sur quatre sites aux États-Unis ainsi qu’en Israël et une usine en Chine. L’accord avec TSMC représente la première fois qu’Intel sous-traite la fabrication à une autre entreprise.