Bien qu’El Salvador ait choisi d’inclure le Bitcoin dans son système monétaire, la Banque de France (BdF) continue de travailler à la création d’une monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Le 18 juin, la Banque de France a officiellement annoncé la réussite d’une expérimentation CBDC avec la première banque suisse de crypto-monnaie SEBA Bank et ses partenaires Banque Internationale à Luxembourg LuxCSD .
Le programme expérimental lancé en mars 2020
Afin de poursuivre l’expérimentation de création des cryptos de banque centrale ou CBDC, la Banque de France a annoncé la mise en place de partenariats. Cela avec la Banque nationale suisse et le pôle d’innovation de la Banque des Règlements internationaux.
Ce projet appelé « Jura » vise à analyser les règlements transfrontaliers en euros et en francs suisses et les instruments financiers numériques français à travers deux CBDC de gros sur une plateforme utilisant la technologie des registres distribués.
D’autres expérimentations du plan se poursuivront jusqu’à mi-2021, et tous les enseignements tirés deviendront un élément important de la réflexion plus globale de la Banque de France sur les avantages de l’euro par rapport à la cryptomonnaie des banques centrales CBDC.
Une aperçue sur l’expérimentation réalisée
L’expérimentation comprenait l’utilisation de CBDC dans un environnement de test pour simuler le règlement de titres cotés à l’aide du moteur européen de règlement de titres TARGET2-Securities (T2S) via la fonction de livraison existante [T2S Conditional Securities Delivery (CoSD)].
D’un point de vue technique, la Banque de France a simulé l’émission de jetons CBDC sur une blockchain publique en développant et en déployant des contrats dédiés intelligents, tout en maintenant le contrôle et la confidentialité des transactions.
On peut dire que le Seba Bank, LuxCSD et la Banque de France ont bien mené leur expérience des cryptos des banques centrales.
Nathalie Aufauvre, directrice générale de la stabilité financière et des opérations de la Banque de France, a expliqué :
« Cette expérimentation a permis de démontrer les possibilités d’interaction entre infrastructures conventionnelles et distribuées. Il ouvre également la voie à d’autres alliances afin de bénéficier des opportunités offertes par les actifs financiers dans un environnement blockchain.»
CBDC sur Ethereum ou Tezos ?
Le communiqué de presse mentionne l’utilisation de blockchains publiques et le déploiement de contrats intelligents. Par conséquent, nous pouvons supposer qu’il peut s’agir d’Ethereum ou de Tezos, qui sont les deux blockchains que BdF a déjà utilisées.
Selon la BCE ou Banque centrale européenne, la confidentialité est la principale des préoccupations des Européens dans le cadre de la création d’un crypto-euro. Cependant, le communiqué de presse mentionnait également le concept de « confidentialité des transactions ».
Pour rappel, le CBDC est une forme de monnaie numérique légale (euro, dollar, yuan…) émise, contrôlée et supervisée par la banque centrale d’un pays. Il a les mêmes fonctions que les monnaies traditionnelles : moyen de paiement, réserve de valeur et unité de compte.
La Banque de France et la Banque centrale européenne semblent refuser le Bitcoin, contrairement à El Salvador. En fait, tous deux semblent attachés à l’idée de créer un euro de crypto-monnaie contrôlable. À cet égard, la Chine est actuellement la plus avancée avec sa crypto-yuan.