Les entreprises françaises ont traversé une année 2024 particulièrement difficile, marquée par un niveau de défaillances inédit depuis plus de 15 ans. Selon le rapport annuel de BPCE l’Observatoire, publié le 8 janvier, plus de 66 000 entreprises ont fait faillite, menaçant près de 260 000 emplois.
Un record historique depuis 2009
Avec 66 422 faillites enregistrées, 2024 dépasse de 28 % le niveau observé en 2019, année de référence avant la crise sanitaire de 2020-2022. Parmi ces défaillances figurent des entreprises emblématiques telles que Duralex, Le Coq Sportif ou encore Caddie, qui symbolisent l’impact profond de cette vague de difficultés économiques.
Les PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI) ont été particulièrement touchées, avec 5 265 structures défaillantes en 2024, une hausse spectaculaire de 51 % par rapport à 2019. BPCE l’Observatoire explique que ce chiffre reflète un « rattrapage partiel des 53 500 faillites évitées pendant la période de soutien massif liée à la crise sanitaire ». Mais au-delà de ce phénomène de « rattrapage », d’autres facteurs structurels continuent de fragiliser les entreprises.
Un climat économique pesant
Le contexte économique de 2024 a joué un rôle majeur dans cette hécatombe. Le ralentissement de la croissance, combiné à une inflation persistante et à une hausse marquée des taux d’intérêt, a asphyxié de nombreuses entreprises. Par ailleurs, l’incertitude économique et politique pèse lourdement sur les petites et moyennes entreprises (PME). Selon BPCE, 56 % des dirigeants de TPE-PME estiment que l’instabilité politique freine directement leur activité.
Cette incertitude pousse également les entreprises à revoir leurs projets d’investissement : une entreprise sur deux prévoit de reporter ses initiatives, tandis que 21 % envisagent purement et simplement de les annuler.
Quelles perspectives pour 2025 ?
Les signaux pour 2025 ne sont guère plus encourageants. BPCE l’Observatoire anticipe une nouvelle augmentation des faillites, qui pourraient dépasser 68 000 cas, aggravant encore la situation économique. Les entreprises resteront confrontées à des vents contraires, notamment l’impact des taux d’intérêt élevés et un contexte macroéconomique incertain.
Une urgence pour les décideurs
Cette série noire pour les entreprises françaises interpelle sur la nécessité de mesures de soutien ciblées. À l’heure où les faillites atteignent des niveaux records, les perspectives d’investissement s’effondrent, menaçant à moyen terme la capacité de l’économie française à rebondir. Les dirigeants d’entreprises, déjà éprouvés, attendent des signaux clairs pour regagner confiance en l’avenir.
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