Selon un nouveau rapport de l’Institut Brookfield pour l’innovation et l’entreprenariat, 15 % des Canadiens travaillent actuellement dans des professions dont la demande devrait diminuer d’ici 2030, tandis que 19 % occupent des professions dont la demande devrait augmenter.
« La pandémie mondiale et la crise économique qui l’accompagne auront sans aucun doute un impact sur ces tendances ».
Les résultats sont issus du rapport final de prévision de l’institution sur son projet de recherche « L’emploi en 2030 ». L’Institut Brookfield, hébergé par l’Université Ryerson, a annoncé cette initiative en mars 2019. Le projet « L’emploi en 2030 » visait à prévoir les compétences professionnelles qui seront en demande dans dix ans.
En utilisant l’outil « Forecast of Canadian Occupational Growth » (une combinaison d’avis d’experts et d’apprentissage machine), le dernier rapport a exploré ce que l’Institut Brookfield a appelé « les implications inégales des prévisions » et ce qu’elles signifient pour les différentes industries, les régions géographiques et les groupes démographiques, en soulignant ceux qui peuvent être les plus vulnérables.
L’institut a constaté que les emplois dans le domaine de la santé et des sciences, ainsi que ceux qui requièrent un « degré élevé d’orientation vers les services ou d’expertise technique » devraient augmenter en part d’emploi d’ici 2030. Dans le même temps, la part des emplois dans l’industrie manufacturière et les services d’utilité publique devrait diminuer.
RELATIVES : Shopifier le déménagement de la « grande majorité » des employés vers un travail permanent à distance
Dans l’ensemble, l’étude a révélé que 66 % des travailleurs au Canada occupent des professions dont la part d’emploi devrait rester stable, tandis que 15 % occupent actuellement des professions dont la part d’emploi devrait diminuer et 19 % devraient voir leur demande augmenter.
L’institut avait précédemment prédit que l’intelligence artificielle (IA) risquait de perturber tous les secteurs d’activité au cours de la prochaine décennie, obligeant toutes les entreprises à avoir des métiers liés à l’IA. L’institut Brookfield a indiqué que cette tendance pourrait rendre « très compétitive » la rétention des talents.
Le dernier rapport a révélé que les travailleurs ayant un niveau d’éducation et des revenus plus élevés, ainsi que les immigrants de la première génération, sont plus susceptibles d’occuper des emplois qui devraient se développer. On peut en dire autant des travailleurs issus des minorités visibles, a indiqué l’Institut Brookfield, tout en notant que « certains groupes peuvent être plus exposés ».
Nombre des conclusions de ce rapport final ont été recueillies avant la pandémie de COVID-19. Toutefois, l’institut a déclaré que les résultats « constituent un guide très utile pour réfléchir aux tendances à long terme en matière d’emploi et de compétences au Canada d’ici 2030 ».
« La pandémie mondiale et la crise économique qui l’accompagne auront sans aucun doute un impact sur ces tendances », a déclaré Sean Mullin, directeur exécutif de l’Institut Brookfield. « Certaines tendances peuvent s’accélérer, de nouvelles vont apparaître, d’autres peuvent ralentir ou s’arrêter ».
RELATIVES : Le secteur technologique de Toronto connaît une hausse de l’emploi de 16,6 % à partir de 2018
« Mais, beaucoup de ces tendances sont profondément ancrées dans les changements économiques, sociaux, politiques, technologiques et environnementaux qui, nous le croyons, vont se poursuivre », a-t-il ajouté. « Et le calendrier de la prévision – qui vise 2030 et non 2021 – est conçu pour se concentrer sur le long terme ».
D’autres rapports issus de l’initiative « Emploi en 2030 » prévoient de fortes tendances à la perturbation technologique de la main-d’œuvre canadienne. Les experts de l’Institut ont souligné l’existence de nouvelles professions potentielles telles que les éthiciens de l’IA, les éducateurs en RV, les détectives du web noir, les protecteurs d’identité numérique, les sommeliers de cannabis et les médecins en RV. Certaines de ces tendances, telles que la médecine et l’éducation virtuelles, commencent déjà à émerger dans le cadre de COVID-19.
En octobre, l’Institut Brookfield a également publié une proposition de modèle pour trouver de nouvelles voies pour les employeurs et les travailleurs dans un contexte de perturbation technologique.
Source de l’image Institut Brookfield via YouTube